Le débat passionné qui a agité le pays ces derniers mois autour de la notion de laïcité s’est nourri du cas polémique de quelques lycéennes réclamant le droit de porter le voile et d’afficher ostensiblement leurs convictions religieuses au sein même de l’école publique, pilier de l’idéal de neutralité républicaine prôné par la France. Cette mise en lumière d’une jeunesse aux convictions si affirmées qu’elle semblait prête à risquer l’exclusion dans l’affirmation de sa singularité, en provoquant l’incompréhension d’une grande partie de l’opinion qui l’a vécue comme une forme d’aliénation, a aussi réveillé chez nombre de parents la crainte de voir leurs enfants tomber sous influence. Dans les formes extrêmes de revendication que prend parfois l’engagement d’un adolescent, et faute d’y adhérer, voire simplement de l’admettre lorsqu’il heurte leurs propres convictions, les adultes voient souvent l’expression d’un processus d’embrigadement contre lequel ils se sentent totalement impuissants.
Prévention
Prévention et mesures gouvernementales
Autorités et acteurs de la prévention semblent s’accorder pour souligner le rôle positif des parents et de l’école dans la prévention de la radicalisation et du terrorisme.
La société civile multiplie des initiatives de prévention. Certaines associations, dont des ADFI, ont intégré les cellules préfectorales de prévention de la radicalisation, constituées de représentants du parquet, de la Ville et du rectorat pour examiner et orienter les dossiers.
Le gouvernement a pris différentes mesures initiées par les ministères de l’Intérieur, de l’Education nationale et du Secrétariat d’Etat chargé des familles.
Ministère de l’intérieur
Près de trois semaines après les attentats perpétrés contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo, une policière et un supermarché casher à Paris, le gouvernement a ouvert le site www.stop-djihadisme.gouv.fr, dont l’objectif est d’informer le grand public sur les moyens de lutter « contre l’embrigadement jihadiste ». Didactique, ce site comprend quatre grandes parties : « comprendre la menace terroriste », « agir » avec l’action de l’Etat, « décrypter la propagande jihadiste » et « se mobiliser ».
Ce site offre notamment une vidéo de deux minutes qui décortique la propagande jihadiste, en usant de messages forts sur le mode info-intox : « Ils te disent : sacrifie toi à nos côtés, tu défendras une juste cause. En réalité, tu découvriras l’enfer sur terre et tu mourras seul, loin de chez toi ».
Stop-djihadisme s’adresse à tous et notamment à l’entourage de potentielles victimes. Il indique les signes les plus courants susceptibles d’alerter les proches. Il propose également des entrées pour comprendre la menace terroriste.
Le Premier ministre, Manuel Valls, a aussi annoncé une série de mesures dont le « renforcement des moyens dédiés à la surveillance du cyberjihadisme et aux enquêtes relatives aux délits commis sur Internet » et l’ « intensification du travail avec les opérateurs internet, y compris dans le cadre européen. »
Endoctrinement sur la Toile
Comme les autres départements français, la Haute-Garonne est marquée par le phénomène sectaire notamment à travers une multitude de mouvements New Age. Gérard Fodor, président de l’ADFI Midi-Pyrénées met en garde contre les nouvelles méthodes d’endoctrinement de ces mouvements sectaires. Il a animé le 4 décembre 2014, avec Pierre Rivano son vice-président, une rencontre-débat sur le thème « Les sectes à l’heure d’Internet : comment se protéger ? »
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La loi About-Picard et le risque sectaire
Catherine Picard est la rapporteure de la loi About-Picard de 2001 créant un nouveau délit pénal, l’abus de faiblesse sur des personnes en état de sujétion psychologique. Cette loi a permis que le Code pénal reconnaisse la spécificité de l’emprise mentale.
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Panorama des décisions rendues en matière d’abus de faiblesse
Lorsque je parle des sectes contemporaines, qui se caractérisent par le processus d’emprise, j’emploie le terme secte.
Avant 2001, les agissements des gourous de sectes n’étaient pénalement poursuivis que sur le fondement d’infractions « classiques » relevant des atteintes aux biens (escroquerie, détournement d’argent, etc.) ou de l’atteinte à la personne (viol, attouchement, mauvais traitements, etc.).
Il manquait à cet arsenal légal la prise en compte de la dimension spécifique que constitue l’emprise sectaire, c’est-à-dire la dimension essentielle de perversion de la relation de pouvoir entre individus, seule capable d’aider la victime de secte à se reconnaître comme victime.
L’article 223-15-2 du code pénal issu de la Loi du 12 juin 2001 est venu compléter l’ancien article 313-4 du code pénal en ajoutant à la personne âgée, au malade, à la personne infirme ou déficiente physique ou psychique et à la femme enceinte, une catégorie de personne faible celle « en état de sujétion psychologique ou physique ».
Immense avancée pour les victimes de sectes qui n’a pas fini de porter ses fruits, même si la maturation jurisprudentielle se fait à l’aune des décades.
La loi About-Picard a fait couler beaucoup d’encre lors de son élaboration, ses détracteurs la présentant comme liberticide surtout en ce qu’elle prévoyait la dissolution judiciaire d’associations plusieurs fois pénalement condamnées.
Quinze ans après le vote de la loi, le volet de la dissolution, qui était le plus critiqué, n’a pas été mis en œuvre et c’est dans une quasi confidentialité, voire dans une quasi indifférence, que les décisions rendues sur la base de la répression de l’abus d’état de faiblesse commencent à définir des contours que la loi avait laissé indistinct.(…)
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Grande-Bretagne / Conférence
Le 22 août 2014, l’association AAWA (Advocates for Awareness of Watchtower Abuses) a réuni des spécialistes du phénomène sectaire ainsi que d’anciennes victimes de mouvements à caractère sectaire lors d’une conférence au London College à Notting Hill (Londres). Tous ont pointé les difficultés auxquelles doivent faire face les gouvernements lorsqu’ils abordent les risques posés par ces mouvements.
Plateforme de signalements et CPDSI : le bilan
La plate-forme de signalements des candidats au djihadisme, mise en place par le ministère de l’Intérieur et le centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI) font le bilan après quelques mois d’activité.
Luxembourg – Loi encadrant la pratique de la psychothérapie
Le Luxembourg devrait voter, dans les prochains mois, une loi pour définir plus exactement la pratique de la psychothérapie. Ce projet de loi vise à renforcer la prévention en garantissant un meilleur cadre aux patients, une optimisation de l’offre nationale de formation, un contrôle des techniques utilisées et l’application de règles fondamentales de déontologie.
La Convention internationale des droits de l’enfant a 25 ans
Le 20 novembre 1989, la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) était adoptée par l’ONU. Depuis, à l’exception de la Somalie et des États-Unis, tous les états l’ont dûment ratifiée.
“Danger ! Attention aux traitements miracles et aux faux thérapeutes”
En réaction à la prolifération des “médecines alternatives nuisibles”, le Centre contre les manipulations mentales (CCMM) a lancé, le 3 novembre 2014, une campagne grand public de prévention en Île-de-France. Ce programme vise à sensibiliser les professionnels de santé et les patients sachant que le phénomène touche tout le monde, quels que soient l’âge et le niveau social.
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