La méditation de pleine conscience prétend avoir de nombreuses vertus. Si, en apparence, elle ne peut pas faire de mal, il existe en réalité des limites à cette pratique qui peut provoquer angoisse et sentiment d’isolement lorsqu’elle se substitue à une nécessaire psychothérapie.
Psychothérapie
Un constat alarmant
Près de la moitié des signalements de dérive sectaire que reçoit la Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires (MIVILUDES) relèvent du domaine de la santé, et la tendance ne fait que s’amplifier selon son président, Serge Blisko. Elle recense plus de 300 pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique, 1 800 centres de formation dans le domaine de la santé susceptibles de présenter un risque de dérive sectaire, 4 000 psychothérapeutes autoproclamés sans formation et non inscrits sur un registre professionnel. Il est impossible, aujourd’hui, d’évaluer le nombre de pseudo-thérapeutes en France. L’ordre des médecins signale également que près de 3 000 médecins sont en lien avec la mouvance sectaire.
Des parents témoignent
Depuis 2009, un couple de retraités vivant à Paris n’a plus de nouvelles de sa fille qui accuse son père d’avoir abusé d’elle lorsqu’elle était enfant.
Les charlatans de la psychologie
Au Canada, l’Ordre des psychologues met en garde contre les charlatans qui s’improvisent psychothérapeutes. Depuis 2012, une loi1 encadre certaines pratiques notamment l’évaluation des troubles mentaux et des troubles neuropsychologiques et la psychothérapie.
Une mise en garde
Psychiatre et psychothérapeute, le docteur Patrick Lehman, auteur d’une « chronique psy » dans le journal La Manche Libre, rappelle que la vigilance doit être de mise en ce qui concerne les qualifications des personnes proposant des soins psychologiques.
Faux souvenirs induits
La justice rencontre des difficultés face aux cas de faux souvenirs induits. Sur les dizaines de cas recensés, peu vont devant les tribunaux. Seul Benoit Yang Ting, « humanothérapeute » a été condamné en appel à un an de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende pour abus de faiblesse après avoir suscité de faux souvenirs de traumatisme chez deux victimes1.
Une pseudo-thérapeute cible les riches héritières
En Grande-Bretagne, Victoria Cayzer a coupé les liens avec sa famille durant quatre ans sous l’influence d’un guérisseur, thérapeute ou coach en développement personnel, Anne Craig. Cette pseudo-thérapeute lui a induit de faux souvenirs, la persuadant que ses parents avaient sexuellement abusé d’elle durant sa petite enfance.
La dianétique est-elle un exercice illégal de la psychothérapie ?
Christine Grou, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, se dit préoccupée par la « dianétique », pratique à la base de la Scientologie.
Quatre ans ferme pour le psychanalyste jungien d’Ugines
Le Tribunal correctionnel d’Albertville (Savoie) a condamné Jacques Masset, psychanalyste autoproclamé, à cinq ans de prison dont une année avec sursis pour abus de faiblesse. Il a été jugé pour avoir prescrit à ses « patients » des rapports sexuels multiples, violents et dégradants. Il lui est également reproché de leur avoir soutiré d’importantes sommes d’argent. Sur les 91 victimes identifiées, dix-neuf se sont portées parties civiles. En effet, deux victimes se sont ajoutées, durant le procès, aux dix-sept déjà enregistrées.
L’« antipsychiatrie » et la psychothérapie institutionnelle
La psychothérapie institutionnelle se comprend au regard de l’état de la psychiatrie au milieu du XXe siècle. En Europe et aux états-Unis, un certain nombre de psychiatres et philosophes vont en effet remettre en question la façon de traiter la folie en institution, en particulier son extrême médicalisation et les formes de stigmatisations sociales de la folie ; on a ainsi pu parler de mouvements « antipsychiatriques ».
En Italie, Franco Basaglia, psychiatre à Trieste influencé par les philosophes Heidegger, Sartre ou Foucault, marqué par les prises de position du psychiatre hongrois Thomas Szasz, et promoteur de la psichiatria democratica, s’opposera aux logiques asilaires de son pays jusqu’à promouvoir la « loi 180 » de 1978 qui abolit désormais en Italie toute institution asilaire (la loi n’est totalement appliquée que depuis 1994).