Les Déconspirateurs, émission hors-série 

La conspicratie trumpienne, les conséquences d’Internet dans notre rapport à l’information, le fact-checking… Ce sont quelques-unes des questions abordées par Gérald Bronner au micro de David Medioni. 

Podcast (62 minutes) : https://www.conspiracywatch.info/deconspirateur/les-deconspirateurs-lemission-hors-serie-avec-gerald-bronner

(Source : Radio France, 28.03.2025) 

L’éducation aux médias devient une urgence démocratique  

Depuis plus de dix ans, Thomas Huchon sillonne les collèges et lycées de France pour alerter les jeunes sur les dangers du complotisme. Journaliste engagé, spécialiste de la désinformation, il tire aujourd’hui un constat sans appel : le conspirationnisme touche toutes les générations.

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Les Déconspirateurs, émission hors-série avec Carole Lipsyc, Conspiracy Watch, 22.04.2025

Que reste-t-il encore du réel et de notre possibilité à le discerner, dans ce monde débordant de fake news, de téléréalité, de notifications… Dans ce numéro spécial, David Medioni reçoit l’épistémologue Carole Lipsyc qui vient de publier La dérive du réel (éd.de l’Aube, 2025). 

Replay : (52 minutes) : https://www.youtube.com/watch?v=xlpquleJLL0 

Réinfo Covid s’exporte

Connu en France, le groupe Réinfo Covid qui milite pour « « une politique sanitaire juste et proportionnée » est aussi implanté outre-Atlantique au Québec. Le groupe ouvertement anti-vaccin prolifère sur les réseaux sociaux et multiplie ses réunions publiques pour diffuser son idéologie.

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Le fact-checking est-il utile ?

Face à l’avalanche de fake news qui se répandent sur internet depuis le début de la pandémie, de nombreuses rédactions se sont lancées dans la vérification des faits (fact-checking) pour les contrecarrer.

Si le fact-checking fait hésiter à partager une fausse information, cela n’aura cependant pas « d’incidence sur l’impression globale du sujet » explique Emeric Henry, professeur associé au Département d’économie de Sciences Po. Ainsi on peut corriger une information ponctuelle prouvant qu’un accident de vaccination est faux, sans modifier l’impression globale du public réticent au vaccin contre la Covid-19.

La vérification des faits comporte aussi le risque d’attirer l’attention sur l’information que l’on veut contrer et d’augmenter son audience.

Atteindre sa cible dans le fact-checking est très difficile, car ceux qui partagent de fausses informations ne s’intéressent qu’à celles qui vont dans le sens de leurs croyances et confortent leur opinion. C’est ce que déplorait déjà Caitlin Dewey, la spécialiste des Hoax du Washington Post, en 2014. Cependant, pour le journaliste William Audureau, le fact-checking aide ceux qui font encore confiance à la presse.

Les spécialistes du fack-checking ont cependant constaté que le manque d’efficacité du procédé pourrait tenir au format utilisé pour exposer les faits corrigés. Il semblerait que le format vidéo soit plus efficace pour convaincre quelqu’un, en particulier lorsque les gens confrontent leurs idées. Dan Sperber et Hugo Mercier, chercheurs en psychologie cognitive, ont montré que la capacité à raisonner est meilleure dans le cadre d’un dialogue que d’articles qui seraient donc moins efficaces.

Par ailleurs, le fack-checking ne se prête pas à certains exercices comme la vérification de faits en temps réel comme lors de débats sur les chaînes de télévision, BFMTV ou LCI. Le fact-checking demande de l’approfondissement et ne doit surtout pas tomber dans l’approximation. Les « fact-checkeurs doivent se concentrer sur des sujets vérifiables le plus objectivement possible » explique Emeric Henry.

Un autre obstacle de taille, pour les fact-checkeurs est Facebook, l’un des principaux canaux de diffusion de fausses informations. Si des partenariats ont été noués entre Facebook et des médias comme les Décodeurs du Monde ou Factuel de l’AFP, on ignore leur impact sur un réseau social où les fausses informations circulent six fois plus vite que les vraies. Pour une société comme Facebook, dont le modèle économique repose sur le nombre d’engagements sur une publication, c’est-à-dire de like, partages, et commentaires, il n’est guère intéressant de freiner leur propagation.  (Source : L’Express, 25.11.2021)