
Le coaching de vie connaît un essor fulgurant. Mais derrière les promesses de transformation personnelle, certains dénoncent des dérives commerciales inquiétantes.
En quête de mieux-être, Sara Isbister, une Australienne installée en Nouvelle-Zélande, s’est retrouvée piégée dans ce qu’elle qualifie aujourd’hui de « secte commerciale ».
Fragilisée par une dépression post-natale, elle s’est tournée vers un programme de coaching en santé, puis vers la programmation neuro-linguistique (PNL), une technique controversée qui s’appuie sur les représentations mentales et les automatismes (sans en chercher les causes) pour élaborer des stratégies. C’est ainsi qu’elle a croisé le chemin de Luke Hawkins, un ancien enseignant reconverti en « coach de vie » qui revendique diriger « l’école de coaching n°1 en Australie ».
Attirée par un premier séminaire à bas coût, Sara a été incitée à s’inscrire à des formations onéreuses. Elle a dû contracter des prêts et s’est fortement endettée. Mais très vite, elle a ressenti un malaise face aux méthodes employées : pressions psychologiques, promesses de succès financier et manipulation émotionnelle. Lorsqu’elle a exprimé son mécontentement et demandé un remboursement des quelque 13 000 dollars investis, elle s’est heurtée à un mur.
Luke Hawkins, dont l’entreprise n’est pas accréditée par l’Association australienne de PNL, a depuis rebaptisé son programme en « thérapie neuro-transformationnelle », un concept flou qui reprend cependant les principes de la PNL. Lors d’échanges, Luke Hawkins a confirmé qu’il n’était ni psychologue ni professionnel de la santé mentale. Sara n’est pas la seule à s’être plainte. Mais malgré de nombreuses allégations, son succès commercial ne faiblit pas. Bien au contraire, il semble porté par les réseaux sociaux. Et sur la toile, les Luke Hawkins ont bâti une véritable industrie qui, selon la Fédération Internationale de Coaching, aurait généré 4,56 milliards de dollars américains à l’échelle mondiale en 2022. Le nombre de prétendus coachs de vie aurait augmenté de 54 % entre 2019 et 2022.
(Source : RNZ, 09.02.2025)
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