Depuis 2009, un couple de retraités vivant à Paris n’a plus de nouvelles de sa fille qui accuse son père d’avoir abusé d’elle lorsqu’elle était enfant.
En 1996, suite à une rupture sentimentale, elle se rapproche de l’Église et rencontre un prêtre officiant comme psychanalyste. Rapidement, il lui conseille de rompre avec sa famille. Les parents tentent de garder le contact, mais en 2003, elle débute une nouvelle psychothérapie avec un autre thérapeute. Peu de temps après elle demande un rendez-vous à ses parents au cours duquel elle accuse son père d’avoir abusé d’elle à l’âge de six ans. Elle affirme, « ça s’est produit une fois, à la maison, et je m’en suis rendu compte lorsque j’ai eu une vision. » Plusieurs années s’écouleront avant que ses parents aient des nouvelles d’elle dans une lettre dans laquelle elle reconnaît avoir été induite en erreur par sa thérapeute.
Mais la trêve est de courte durée. En 2009, elle accuse à nouveau son père d’inceste avec, cette fois, la complicité de sa mère, et leur assène pendant une heure et demie des détails sordides au téléphone. Son père lui demande « comment peux-tu te souvenir d’un fait dont personne ne se souvient, pas même moi ? Elle m’a répondu : « parce que tu l’as refoulé ». Jean-Claude fataliste pense qu’il ne reverra jamais sa fille. « On mourra avec, on ne peut pas se justifier rationnellement. C’est sa parole contre la mienne ». Depuis lors, ils n’ont plus de nouvelles de leur fille, ils savent seulement qu’elle exerce à ce jour comme psychothérapeute à Aix en Provence.
(Source : Marianne, 9-15 juin 2017)