La manipulation mentale : Qui séduit et qui se laisse séduire ?

On parle de manipulation mentale lorsqu’un individu ou un groupe exerce, d’une façon ou d’une autre, une tentative de contrôle, le plus souvent psychique, sur autrui entraînant une déstabilisation des processus décisionnels, de la capacité à juger, du pouvoir d’auto critique.
Autrement dit, la manipulation mentale est le fait d’obtenir de quelqu’un qu’il fasse ou pense quelque chose, sans qu’il ne s’en aperçoive véritablement, sans qu’il puisse décoder que sa réflexion est hors service.

Lire la suite

La manipulation mentale en psychologie sociale

Les recherches théoriques sur la psychologie de la soumission appartiennent à des courants de pensée différents et se sont beaucoup développées, aux Etats-Unis notamment, depuis plusieurs décennies. Deux français, chercheurs en psychologie sociale et professeurs d’université, Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois, ont tenté d’en faire la synthèse.

Lire la suite

Isoler, déchoir, bannir

L’emprise, qui vise à obtenir d’un individu, par diverses techniques, un engagement durable et extensif suppose que soit limitée ou même exclue toute critique ou influence divergente. Les dérives sectaires s’accompagnent donc, le plus souvent, de stratégies éprouvées pour isoler les victimes de leur environnement familial et social : activités multiples, obligatoires ou fortement encouragées, déplacements fréquents ou envoi dans un pays lointain, déménagement avec adresse tenue secrète, allusions négatives ou accusations graves envers des personnes de l’entourage proche, etc.
Lire la suite

Le contrôle de la pensée

Selon Steven Hassan, le contrôle de la pensée est constitué de 4 composantes de base : le contrôle du comportement (Behaviour control), le contrôle de l’information ( Information control), le contrôle de la faculté de réflexion ( Thought control) et le contrôle de l’émotion (Emotional control)

Contrôle du comportement

1. Contrôle de la réalité physique environnant l’individu

Lire la suite

Techniques de mise sous influence

1. La relation d’autorité

  • Une hiérarchie qui s’affiche, qui prône l’acceptation de l’autorité interne en promettant avancement, pouvoir et surtout SALUT.
  • Des règles intransigeantes. On provoque une régression et une désorientation par le fait de devoir demander la permission pour des actes élémentaires de la vie quotidienne.
  • Une doctrine déstabilisante. On encourage l’acceptation aveugle et le rejet de la logique par des exposés complexes et interminables sur une doctrine incompréhensible.
  • Pas de questions. On vise à l’acceptation automatique des croyances en décourageant les questions, et en suggérant d’abandonner ses doutes, condition de toute progression dans l’enseignement proposé.
  • L’approbation du contrôle. Des actions peu différentes les unes des autres entrainent tantôt une récompense, tantôt une punition. D’où une confusion encore accentuée.
  • La peur. Les plus anodines pensées, paroles ou actions tant soit peu « négatives » provoquent des menaces sur l’âme, sur la vie ou sur un organe, ce qui entretient l’obéissance aveugle.

Lire la suite

Mécanismes de l’emprise sectaire

L’emprise sectaire, la mise en état de sujétion ont progressivement remplacé dans le vocabulaire des associations de victimes et dans le vocabulaire juridique ou administratif la « manipulation mentale ». Celle-ci faisait trop clairement référence aux méthodes nord-coréennes ou chinoises pendant la Guerre Froide. De plus, les psychologues ont beaucoup avancé sur la notion d’emprise perverse ou de harcèlement moral. On peut se référer notamment aux travaux de Kaës, Diet, Irigoyen ou Monroy.
Lire la suite

La relation gourou-disciple

Pour l’auteur, les notions d’endoctrinement et de charisme ne sont pas suffisantes pour expliquer que certains se ruinent ou même laissent leur vie dans l’aventure sectaire. Elle pense qu’il y a rencontre, dans la plupart des cas, entre les besoins inconscients du leader et ceux des adeptes.
Lire la suite

La régression intellectuelle au centre de la manipulation mentale

La plupart des personnes qui approchent de près ou de loin le phénomène sectaire ne manquent pas de s’étonner de la crédulité induite sur les adeptes. Souvent, ceux qui ont connu ces derniers avant qu’ils ne soient séduits par les propositions des gourous ou de leur porte-parole, sont stupéfaits de les voir adopter un discours simplificateur d’où est éliminé tout esprit critique. La surprise est d’autant plus accentuée que souvent ces personnes n’étaient pas antérieurement démunies intellectuellement, comme en témoigne le statut social de certains : membres du corps médical ou paramédical, enseignants, universitaires, cadres d’entreprise etc.
Lire la suite