Dans une interview donnée au Figaro, Sonia Backès, secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté, a précisé les contours de sa politique de lutte contre les sectes et a rappelé l’organisation d’assises nationales sur le sujet les 9 et 10 mars prochain. Dans le même temps un nouveau responsable de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a été nommé.
Sonia Backès rappelle dans un premier temps l’explosion des dérives sectaires sur les dernières années et ajoute qu’un grand nombre de personnes concernées par une dérive sectaire ne contacte pas la Miviludes. C’est pourquoi elle souhaite que les assises redonnent une impulsion à la politique étatique de lutte contre les sectes. L’objectif de ces deux journées va être de mettre en place une feuille de route et les diverses actions à mener pour les années à venir. La secrétaire d’Etat veut remobiliser tous les acteurs : les ministères, les associations, les parlementaires, les professionnels de santé ou encore les magistrats. Dans un premier temps, ces assises feront un état des lieux du phénomène et des différentes actions menées. Dans un second temps les échanges porteront sur l’évolution de la politique publique de lutte contre le phénomène sectaire, avec plusieurs commissions de travail qui traiteront entre autres de la question du droit ou du numérique mais aussi du lien entre l’État et les associations. Les commissions devront proposer des actions concrètes pour renforcer la lutte contre les dérives sectaires. Dans son interview, Sonia Backès rappelle les pistes de réflexion qu’elle a engagée depuis sa prise de poste : un volet préventif afin que la population soit au courant des dangers, un volet concernant l’optimisation du recueil de signalements à l’aide d’un maillage territorial et enfin un volet répressif avec l’amélioration des outils actuels.
Sonia Backès souhaite mettre en place une organisation globale de lutte contre le phénomène sectaire facilitant la fluidité des échanges entre les divers acteurs de cette lutte. En outre, elle souhaiterait que le groupe d’appui technique (GAT) chargé d’évaluer les pratiques de soins non conventionnelles soit remis sur pied. Elle voudrait aussi que les plateformes comme les réseaux sociaux travaillent pour trouver des solutions sur la prolifération de gourous 2.0 et cessent de contribuer par leurs algorithmes aux dérives sectaires.
Concernant la Miviludes, la secrétaire d’Etat souhaite démultiplier son action à travers le pays et qu’elle dispose de relais. Pour cela, elle pourra compter sur son nouveau chef en la personne de Donatien Le Vaillant entré en poste le 1er février 2023. Agé de 48 ans, ce haut fonctionnaire a été magistrat pendant 20 ans, juge d’instance à Evreux, substitut du procureur de Lyon, ou encore juge d’instruction en Polynésie française. Il a aussi exercé des fonctions interministérielles au sein de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) ou encore à l’Inspection générale de l’administration (IGA). Pour Sonia Backès, sa double expérience de magistrat et d’inspecteur d’administration constitue des atouts pour son nouveau poste. Il aura pour mission principale d’adapter la réponse des pouvoirs publics à la hausse des dérives sectaires.
((Sources : Le Figaro, 30.01.2023 & 31.01.2023)
Lire le communiqué de presse du ministère de l’Intérieur sur la nomination du nouveau chef de la Miviludes : https://www.interieur.gouv.fr/actualites/communiques/donatien-vaillant-nomme-chef-de-miviludes