Extraits de l’intervention de Yuval Laor lors de la conférence de la Féderation Européenne des Centres de Recherche et d’Information sur le Sectarisme (FECRIS), à Riga (Lettonie), le 2 juin 2018. Docteur en sciences humaines, Yuval Laor est membre de l’Open Minds Foundation qui réunit nombre de spécialistes anglais, européens et américains de sectes destructives, pour des travaux de recherche, d’échanges et d’éducation sur les manipulations et influences indues.
Il a donné un aperçu de ses recherches sur la capacité de conversion soudaine à une croyance, sous l’effet de l’admiration et de la ferveur. Son travail apporte un regard novateur sur les aspects émotionnels du recrutement et de l’implication dans un groupe.
Permettez-moi tout d’abord de souligner qu’un événement inexplicable, un « miracle », peut fonctionner psychologiquement comme une preuve de choses qui n’y sont pas liées.
Prenons l’exemple du célèbre charlatan Uri Geller, qui prétend tordre des cuillères avec son «esprit». Certaines personnes pensent que juste parce qu’il peut plier des cuillères, il peut retrouver un avion perdu ou savoir où forer pour trouver du pétrole… ces situations n’ayant, bien sûr, aucun rapport avec la capacité de plier les cuillères.
Ainsi, certaines expériences valident certaines croyances : dans telle situation vous êtes témoin d’un événement que vous ne pouvez pas expliquer, et vous concluez que certaines croyances sont vraies. Certains parlent d’un acte de foi, mais cette métaphore est problématique car soit l’acte de foi suppose un certain degré de réflexion, soit il est involontaire. Monter sur un pont sans savoir où il mène pourrait être une meilleure métaphore. (…)
