Mouvements sectaires et aide aux victimes 

Un colloque organisé début juin par la Fédération européenne des centres de recherche et d’information sur le sectarisme (Fecris) et l’Association belge Aviso a réfléchi à la manière d’aider les victimes de sectes à se resocialiser. Mais des questions sur les moyens à mettre en œuvre se posent encore.

André Frédéric, président de la Fecris, constate «un désintérêt total des pouvoirs publics pour un phénomène qui a changé de forme».

Si la Belgique est un État de droit qui reconnaît le droit de s’associer ou de choisir sa religion, pour autant le président considère que la mission de sa fédération est d’identifier les victimes des dérives des mouvements sectaires et de les aider.

La forme que peut prendre cette aide n’est ni simple ni uniforme et le problème semble complexe. Eric Brasseur, ancien directeur du Centre d’information et d’avis sur les organisations sectaires nuisibles (Ciaosn), estime qu’il faut «surtout soutenir les proches car ce sont eux qui nous contactent».

Plusieurs questions restent posées, par exemple : faut-il ou non saisir la justice, comment faire face à la souffrance morale de victimes souvent coupées de leurs proches, comment régler des problèmes d’héritage ?

Peu de plaintes aboutissent, pénalement, les mouvements sectaires ont bien souvent le champ libre. En Belgique, ni la Sûreté de l’Etat ni la police ne font de la lutte contre les sectes une priorité. 

(Source : Le Soir, 10.06.2022)

  • Auteur : Unadfi