Des associations appellent au renforcement de la Miviludes

Devant la croissance et la diversification du phénomène sectaire, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et plusieurs associations ont demandé, dans un communiqué publié le 27 décembre 2021, davantage de moyens pour la Miviludes.

Si la menace de dissolution n’existe plus depuis son intégration au Comité interministériel de Prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) du ministère de l’Intérieur, la Mission risque la paralysie, selon les signataires du communiqué car « sa capacité d’action, les moyens humains et financiers » sont insuffisants.

L’équipe de la Miviludes devrait être renforcée par deux agents, courant 2022, ce qui porterait le nombre de ses agents à 10 ( ils étaient  14 avant le rattachement  au ministère de l’Intérieur).

Mais cela ne sera pas suffisant pour les signataires qui demandent des « moyens identifiés accrus tant en nombre de fonctionnaires affectés à plein temps sur ses missions, qu’en budget de fonctionnement pour permettre un travail efficace de terrain. »

Un proche de la Mission déplore que son budget de fonctionnement, fixé depuis des années à 85 000 euros, reste inchangé. Selon cet interlocuteur ce budget aurait été refondu dans celui du CIPDR, ce qui lui fait craindre que « dès août, la part Miviludes sera déclarée épuisée pour l’année en cours ».

Pour Malik Salemkour, président de la LDH, « la Miviludes est un outil essentiel » de la lutte contre les dérives sectaires, en particulier dans ce contexte de pandémie mondiale qui a été un terreau fertile pour les sectes.  Pour lui, la faiblesse des moyens alloués risque de mettre « en péril sa capacité d’agir efficacement, d’instruire toutes les saisines et de mener sa mission d’investigation et d’enquête ».

Charline Delporte, présidente du Centre national d’accompagnement familial face à l’emprise sectaire (CAFFES) et cosignataire du communiqué, ajoute que « la Miviludes devrait être totalement indépendante, afin de ne pas être liée aux changements de majorité. On doit protéger et garder la Mission ! »

Georges Fenech, ancien président de la Miviludes, ancien magistrat et ex-député LR, tempère, en expliquant que la question du budget de la Miviludes sera discutée lors de son prochain conseil d’orientation. Il note que « malgré les restrictions budgétaires, l’impulsion politique est là ». 

(Sources : communiqué de la LDH & Marianne, 27.12.2021)

  • Auteur : Unadfi