Parole à un ancien président de la Miviludes

Début avril 2020, Georges Fenech magistrat et ancien président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) devait publier son livre Gare aux gourous. En raison de l’épidémie de Covid-19 la sortie de l’ouvrage est reportée au mois de septembre. Cependant dans une interview pour le quotidien Sud Ouest Georges Fenech est revenu sur le phénomène sectaire et en particulier son entrisme dans le secteur de la santé.

Dans son ouvrage, il rappelle que le domaine de la santé est un secteur d’infiltration important pour les gourous et charlatans. Ils mettent en place une emprise mentale sur des personnes vulnérables qui se raccrochent à leurs promesses. Le secteur de la santé constitue un véritable business pour ces charlatans.

Pour le magistrat, les différents scandales sanitaires comme le Médiator ou le sang contaminé ont conduit la population à perdre confiance en la médecine. Actuellement internet et les réseaux sociaux amplifient cette perte de confiance avec la propagation de théories complotistes et la promotion des pratiques de soins non conventionnelles (PSNC). Georges Fenech illustre ses propos avec le cas de l’épidémie actuelle pendant laquelle la population, confinée et angoissée, passe plus de temps sur Internet. La Miviludes a reçu plusieurs signalements sur des faux produits, censés guérir ou protéger du coronavirus, vendus sur internet. Il admet tout de même que le rôle déterminant des professionnels de la santé face à cette épidémie donnent de nouveau du crédit à la médecine et que la parole des mouvements anti-vaccination est moins visible. Mais il craint que cela ne dure pas.

L’ex-président de la Miviludes appelle à la responsabilité des pouvoirs publics. Pour lui un député a le droit de méditer chez lui, mais il rappelle que dès qu’une institution publique légitime une PSNC cela la crédibilise aux yeux de la population.

(Source : Sud Ouest, 18.04.2020)

 

  • Auteur : Unadfi