Dérives sectaires : hausse de 33% pour l’année 2021

Dans son rapport annuel la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) souligne une augmentation du nombre de saisines enregistrées en 2021 :  4020 signalements soit +33,6% par rapport à 2020. Et depuis 2015, la hausse s’élève à 86 %. Des chiffres préoccupants, d’autant plus qu’ils ne reflètent qu’une infime partie de la réalité.

La Secrétaire d’Etat chargée de la citoyenneté, Sonia Backès, a rappelé sa volonté de lutter contre les dérives sectaires. Ayant grandi avec une mère scientologue et fréquenté une école de la secte, la politicienne connaît particulièrement les dangers que représentent les multinationales de la spiritualité. « Ma mère était scientologue et j’ai, malgré moi, fréquenté une école scientologue quand j’étais adolescente. Si j’en parle, c’est pour que les Français comprennent les mécanismes à l’œuvre » dit-elle.

Celle qui travaille aujourd’hui place Beauvau a bien conscience que les dérives sectaires ont toutefois muté et sont aujourd’hui protéiformes. Si les structures historiques comme la Scientologie ou les Témoins de Jéhovah maintiennent leur activité, on assiste aussi à la prolifération de gourous 2.0 plus difficiles à identifier. Les dérives liées à la santé constituent la part la plus importante des signalements, d’autant qu’elles ont particulièrement le vent en poupe depuis la pandémie de Covid-19 (naturopathes, crudivoristes, thérapeutes alternatifs…). La résurgence et le développement des mouvements antivax et/ou complotistes ont rassemblé un grand nombre d’adeptes. Par ailleurs, d’autres dérives sectaires alertent, comme l’essor d’églises évangéliques inquiétantes.

Pour réfléchir aux moyens d’endiguer ces diverses menaces, Sonia Backès a annoncé l’organisation par son ministère de grandes assises sur le sujet début 2023. Objectif : dessiner une feuille de route avec « des mesures fortes en matière de sensibilisation, de possibilités accrues de signalement, de territorialisation des services de l’État compétents et d’évolution de l’arsenal législatif pour lutter contre ces dérives ». Face à un nombre croissant de cas et à une nébuleuse de gourous sur internet, la Secrétaire d’Etat invite scientifiques, universitaires et associatifs à penser collectivement un changement d’échelle dans la lutte contre les différents séparatismes. 

(Sources : Marianne, 02.11.2022 & Le Monde,02.11.2022 & Radio France, 02.11.2022)

Lire le rapport de la Miviludes :  https://www.miviludes.interieur.gouv.fr/sites/default/files/publications/francais/MIVILUDES-RAPPORT2021_0.pdf

  • Auteur : Unadfi