Alex Jones condamné à payer pour ses fausses informations

Si ce complotiste américain a été banni de nombreux réseaux sociaux, ses théories conspirationnistes n’ont pas cessé de se propager pour autant, notamment celles liées à la fusillade de Sandy Hook qui ont eu de graves conséquences. Dix ans plus tard, la justice a pris une décision historique en le condamnant à payer près d’un milliard de dollars aux proches des victimes.

Depuis plusieurs années, Alex Jones a fait des théories conspirationnistes son principal business à travers son site Infowars. En 2012, suite à la tuerie de l’école de Sandy Hook, il avait diffusé une nouvelle théorie complotiste visant à nier les faits et à les considérer comme une vaste mise en scène conduite par le gouvernement et les opposants aux armes à feu. Cette fausse information s’était répandue et avait mis en danger des familles de victimes, accusées d’avoir participé à cette vaste supercherie et alors menacées de viol et de mort. Une décennie après les faits, la justice a tranché : 965 millions de dollars seront versés aux proches victimes et à un agent du FBI pour diffamation et préjudice moral. Un verdict historique qui permet de montrer qu’« internet n’est pas le Far West et que les actes ont des conséquences » comme l’a souligné Bill Sherlach, dont la femme Mary a été tuée lors de la fusillade. 

(Sources : France 24, 13.10.2022 et Journal de Montréal, 14.10.2022)

Qui est Alex Jones ?

Né en 1974 à Dallas, Alex Jones grandit dans une famille conservatrice. Il commence sa carrière professionnelle en tant qu’animateur dans une radio locale pour l’émission The Final Edition avant de créer le Alex Jones Show qui devient en 1999 le site conspirationniste Infowars. Après les attentats du 11 septembre 2001, il propage la théorie du complot selon laquelle l’administration Bush aurait orchestré ces évènements tragiques pour instaurer un « nouvel ordre mondial » au service de « l’Etat profond », un gouvernement mondial caché. Il poursuit son entreprise de propagande en diffusant de nombreuses vidéos complotistes et des thèses plus grossières et infamantes les unes que les autres. Parmi celles-ci : la tuerie de Sandy Hook constituerait une mascarade organisée par le gouvernement et les opposants aux armes à feu ; Hillary Clinton serait un démon ; la pizzeria de Washington où déjeunent des démocrates un lieu diabolique pour les pédo-satanistes ; Michele Obama un transsexuel ; les boîtes de jus de fruits conçues pour homosexualiser les enfants ; Justin Bieber, un instrument des sataniques pour vampiriser les jeunes cerveaux… sans compter ses discours contre des élites comme Bill Gates ou ses propos antisémites à propos de Georges Soros. A partir de 2015, il œuvre au succès de Donald Trump sur Internet mais finit banni de plusieurs plateformes comme YouTube, Twitter ou Spotify en 2018. Son chiffre d’affaires, estimé à l’époque à 10 millions de dollars/an grâce à son marché complotiste en ligne (revenus publicitaires, dons, produits dérivés…) risque d’être revu à la baisse. En effet, la justice l’a condamné à 1 milliard de dollars en 2022 pour diffamation et préjudice moral. Il doit aussi comparaître devant la commission d’enquête parlementaire sur l’assaut du capitole pour parler de sa contribution à la planification des évènements. Néanmoins, il ne perd pas ses soutiens : les milices suprémacistes blanches, l’animateur vedette de Fox News Tucker Carlson ou la politique Marjorie Taylor Greene. Par ailleurs, son business conspirationniste prospère encore puisque sa présence sur Internet perdure.

(Sources : France 24, 13.10.2022 et Journal de Montréal, 14.10.2022)

  • Auteur : Unadfi