(No)FakeMed, pourquoi ce collectif ?  

Le journal l’Express s’est entretenu avec Pierre de Bremond d’Ars, le président de (No)FakeMed, à propos de l’historique du collectif, des raisons de sa création et des attaques qu’il subit depuis sa création.

Il s’agissait au départ d’un groupe de plusieurs soignants qui échangeaient sur Twitter, cherchant à casser les idées reçues, à faire de l’éducation sur ce qu’était vraiment l’homéopathie et à exposer la nature pseudo-scientifique d’autres disciplines. Cela a débouché sur la rédaction d’une tribune « adressée principalement aux institutions et notamment au Conseil national de l’Ordre des médecins », tribune à l’origine du déremboursement de l’homéopathie en 2021.

A la suite de la diffusion de cette tribune, certains des rédacteurs de la tribune ont reçu des plaintes ordinales adressées par divers syndicats d’homéopathes, ainsi que des menaces de plaintes supplémentaires tant qu’ils ne présentaient pas des excuses publiques « à un obscur syndicat catégoriel ». C’est la raison pour laquelle la décision de s’organiser en collectif a été prise. La constitution de ce collectif leur a aussi permis de répondre aux très nombreuses demandes médiatiques et a été un moyen pour eux d’afficher la diversité de leur composition.

Les menaces, émanant notamment de syndicats d’homéopathes, continuent encore en 2022. Le harcèlement se maintient aussi au niveau des réseaux sociaux.

Le collectif est déterminé à garder le cap malgré le flot ininterrompu d’attaques : « il est de plus en plus important, à l’heure où le lobbying des pseudo-médecines devient de plus en plus intensif et intrusif auprès de certains politiques et ministres, d’obtenir un écho médiatique et surtout institutionnel des combats qui se mènent contre les charlatans et les tenants des médecines alternatives. La dérive sectaire n’est finalement jamais très loin », déclare Pierre de Bremond d’Ars.

Aujourd’hui, les autorités, les institutions, dont les Ordres de professionnels de santé, échangent avec ce collectif lorsqu’il s’agit de trancher des questions ou pour solliciter leur expertise, comme ce fut le cas à propos de la polémique Doctolib.

Le collectif continue aujourd’hui à alimenter son site internet (nofakemed.fr) et ses différents comptes sur les réseaux sociaux. Il maintient son travail de veille et de lanceurs d’alertes sur les « dérapeutes, les pratiques charlatanesques, les fake news et les risques de dérives sectaires. »

Pierre de Brémond d’Ars rappelle que le collectif est indépendant, « notamment vis-à-vis des firmes pharmaceutiques ».  

(Source : lexpress.com, 20.10.2022)

  1. Ses objectifs principaux sont la promotion de la médecine fondée sur des preuves scientifiques et la lutte contre les pratiques « de soins non scientifiques, déviantes, délétères, aliénantes ou sectaires. »
  • Auteur : Unadfi