Bien que l’enfance maltraitée constitue une préoccupation partagée par tous, les enfants victimes des sectes demeurent encore méconnus ou incompris, voire ignorés.
Aux maltraitances de différentes natures maintes fois dénoncées, il semble que s’ajoute pour ces enfants une indifférence générale. Indifférence de l’opinion publique visible au peu de place accordée au sujet par les médias, mais surtout indifférence des pouvoirs publics qui semblent limiter cette problématique aux situations judiciarisables.
Souvent parasités par des idées reçues comme la crainte d’attenter à la liberté de religion ou de croyances, ou encore par peur d’être accusés de discrimination, les pouvoirs publics et nombre de professionnels confrontés à ces situations hésitent à intervenir ou n’en voient pas l’intérêt alors que c’est l’intérêt supérieur de l’enfant qui est en jeu.
Or tous ces enfants sont en danger même lorsque les préjudices subis ne sont pas punis par la loi : individualisation menacée, capacité à grandir de façon sécure empêchée, recours à une aide extérieure ignorée…. Même s’ils réussissent à sortir de l’environnement sectaire, ces enfants sont marqués à vie et payent longtemps le lourd tribut de leur appartenance involontaire à un mouvement sectaire.
Isolés par leur éducation sectaire, enfermés dans des croyances impossibles à remettre en cause, élevés dans l’idée du danger et de l’hostilité du « monde » extérieur, ces enfants ont besoin d’être reconnus comme les victimes innocentes de l’asservissement des adultes adeptes qui les entourent et qui les privent de leurs droits fondamentaux. (…)
