Introduction
Lorsque je me suis mise à réfléchir sur le titre sur lequel les membres organisateurs de ce colloque m’ont demandé de travailler, soit La dimension sacrée de la maltraitance, je me suis posé la question suivante : y a-til vraiment une dimension sacrée à la maltraitance ? Ou s’agirait-il plutôt d’un processus de sacralisation de la maltraitance ? Poser la question c’est y répondre.
Quand on y pense bien, maltraiter quelqu’un — un enfant ou un adulte — en tant que tel, ce n’est pas sacré. Pour moi, il ne peut y avoir de dimension sacrée à une forme de maltraitance, quelle qu’elle soit. Pourtant, c’est logique de penser que dans un milieu sectaire, dans un groupe totalitaire ou dans un environnement religieux extrême, on peut accorder une valeur sacrée à un geste — un acte — qui en soi n’en a pas. Cela a du sens de penser qu’on peut en quelque sorte sacraliser un acte même s’il est fautif, même s’il constitue une forme de maltraitance ou de négligence envers un enfant.