L’Unadfi sur France Culture et France Info

Marie Drilhon, membre du bureau de l’Unadfi et présidente de l’Adfi Yvelines est intervenue au mois de décembre dans deux médias à propos du transfert de la Miviludes au Comité Interministériel de Prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) du ministère de l’Intérieur.

En direct dans l’émission le Temps du Débat sur France Culture le 27 dé­cembre, elle a débattu avec Georges Fenech, ancien député LR du Rhône et ancien président de la Miviludes, et Etienne Olion, sociologue, auteur d’une thèse intitulée « Raison d’état : histoire de la lutte contre les sectes en France ».

Les intervenants se sont interrogé sur les limites entre « la liberté de culture » et la dérive sectaire et se sont demandé si dans sa prise en compte des dérives sectaires, l’État français n’était pas une exception.

Le changement d’affectation de la Miviludes serait-il le signe de son désengagement, comme le craignent les associations d’aide aux victimes, ou le reflet d’un changement sociétal ?C’est sur cette même thématique que Marie Drilhon est intervenue dans le journal du matin de France Info le 30 décembre. Dans son interview, publiée sur le site Francetvinfo.fr, elle fait part de son inquiétude concernant le transfert de la Miviludes au sein du secrétariat spécialisé dans la radicalisation. Pour elle, « c’est un mauvais signe vis-à- vis des mouvements sectaires ». Elle craint que la spécificité sectaire ne soit plus réduite qu’à une radicalisation. Le phénomène sectaire touche de nombreux domaines de la société et ses acteurs sont « différents de ceux de la radicalisation ». De plus l’État demeure flou sur la nouvelle organisation mise en place. Quelles seront ses possibilités d’action ? Pourra-t-elle encore travailler conjointement avec les associations ? Quel type de dossiers lui seront confiés ? Seuls les dossiers judiciarisables ? Jusqu’ici, son rôle d’alerte des pouvoirs publics était important surtout pour les affaires non judiciarisables qui sont les plus nombreuses.

Marie Drilhon se demande, en outre, comment l’Etat considère la dange­rosité des sectes. Depuis quelques années, les grands mouvements in­ternationaux se sont adaptés pour éviter les ennuis, mais les dérives sec­taires n’y demeurent pas moins vi­vaces, comme dans de petites struc­tures dont le nombre a fortement augmenté ces dernières années.

L’inquiétude des associations, qui se sont mobilisées pour la Miviludes et souhaitent pouvoir continuer leur travail avec elle, est d’autant plus grande qu’elles ont l’impression d’être abandonnées par l’État, dont l’aide recule chaque année.

(Sources : France Culture, 27.12.2019 & France Info, 30.12.2019)

Ecouter l’émission :

Le Temps du Débat, France Culture, 27.12.2019 : https://www.franceculture.fr/emissions/le-temps-du-debat/fin-de-la-miviludes-comment-bien-lutter-contre-les-derives-sectaires

  • Auteur : Unadfi