Dans une interview au journal Le Monde, Pascale Duval, porte-parole de l’Unadfi, remarque une véritable convergence entre le marché du bien-être, la crise sanitaire, les théories du complot et les dérives sectaires. Cette tendance inquiète l’association qui entend apporter son aide aux victimes de ces différentes dérives.
En raison de la pandémie, l’Unadfi a pu constater une hausse des signalements et des cas traitant de complotisme. Les mouvements complotistes usent de schémas similaires à ceux rencontrés dans l’emprise sectaire et surtout causent des dommages similaires. Parmi les similitudes, Pascale Duval note en particulier une radicalisation de la croyance qui amène parfois à une rupture très brutale avec l’environnement.
Elle rappelle que si la pandémie l’a accéléré ce conspirationnisme sectaire n’est pas nouveau. Elle cite l’exemple de Guylaine Lanctôt, une ancienne médecin canadienne auteur de La Mafia médicale (1994), dans lequel elle défend des thèses antiscience et antivaccination. Aujourd’hui des personnalités influentes de la sphère antivax reprennent ses théories et/ou participent à ses vidéos.
Les complotistes forment un réseau et ne se font pas concurrence. Ils sévissent principalement sur Internet créant un véritable territoire virtuel en ligne. Tous mettent en avant l’idée d’agir pour le bien. Dans une période de crise, propice aux doutes et aux questionnements, ils répondent à un besoin de réconfort par une proposition en apparence honnête mais derrière laquelle peuvent se cacher des intérêts économiques.
Face à un proche tombé dans le piège du conspirationnisme, Pascale Duval rappelle qu’il est important de maintenir le lien et de ne pas chercher à le convaincre à tout prix. En effet, cela pourrait avoir l’effet contraire à ce qui est recherché en renforçant la croyance de l’individu.
(Source : Le Monde, 22.12.2020)