Alors que le gouvernement se prépare à dissoudre la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) pour l’intégrer le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), les associations d’aide aux victimes avec lesquelles la Mission travaille depuis de nombreuses années s’inquiètent, à l’image de Sofi-Adfi 94.
Parfois, les sollicitations de familles dont un proche est sous l’emprise d’une secte nécessitent de faire appel à la Miviludes. Travaillant la main dans la main, l’association et la Miviludes partagent des informations qui permettent parfois de mettre en évidence de multiples signalements concernant un même groupe sectaire. Le rattachement au ministère de l’Intérieur fait craindre aux associations une concentration des efforts des pouvoirs publics uniquement sur le problème de la radicalisation, « alors que les phénomènes sectaires sont de tous ordres ».
A l’instar de la Miviludes, dont la fusion prochaine paraît un coup dur porté à la lutte contre les dérives sectaires, les associations ne sont pas non plus épargnées par les difficultés.
En effet, malgré les chiffres alarmants, estimant à 500 000 le nombre de personnes victimes de pratiques sectaires, « les pouvoirs publics et la société civile peinent à prendre ce défi à cœur ».
Pour aider les victimes efficacement et se faire connaître, Sofi-Adfi 94 s’est doté d’un réseau de partenaires institutionnels et associatifs (barreau de Créteil, Maison de l’adolescent, Udaf…). Mais aujourd’hui, les institutions s’inquiètent davantage de la radicalisation, ce qui amené Sofi à axer son travail sur les différentes forment de radicalités. Cette évolution a été payante jusqu’à mars 2019. A cette époque, la préfecture du Val de Marne a réorganisé ses services et mis fin à la convention qui avait fait de Sofi l’association référente pour sa « cellule consacrée à la radicalisation islamique ». Pendant six ans, l’association a bénéficié d’un local au sein de la direction départementale de la cohésion sociale (DDCS). A ce jour, sans locaux, l’association ne désarme pas et continue son travail de terrain avec les victimes et accueillera bien volontiers de nouveaux bénévoles.
(Source : 94 Citoyens.com, 18.10.2019)