Colloque du Centre contre les Manipulations Mentales (CCMM)

Le 16 octobre 2019, s’est tenu à Paris un colloque organisé par le Centre Contre les Manipulations Mentales (CCMM) d’Ile-de-France. Il avait pour thème « Les mineurs face à l’emprise mentale ».

Après les propos d’ouverture par Laure Telo, présidente du CCMM Ile-de-France, plusieurs intervenants sont venus témoigner, apporter leur éclairage et rappeler l’importance de la lutte contre l’emprise mentale touchant les mineurs, car selon les chiffres, 90 000 mineurs seraient élevés dans un environnement sectaire. Nicolas Jacquette qui a grandi au sein des Témoins de Jéhovah a témoigné de son parcours. Il a rappelé la peur constante d’un enfant chez les Témoins de Jéhovah et l’intrusion de la doctrine du groupe dans les prises de décisions médicales des adeptes y compris celles des enfants. Il a évoqué le cas d’adeptes jéhovistes décédés par refus de transfusion sanguine.

Après ce témoignage, Grégoire Borst, professeur de psychologie et chercheur sur la psychologie du développement et l’éducation de l’enfant, a rappelé la vulnérabilité des enfants et des adolescents et leur difficulté à lutter contre leurs émotions. Pour le chercheur, une résistance cognitive entraînerait une difficulté pour les mineurs à se forger un esprit critique. De fait, cela peut aussi expliquer que les adolescents sont plus aptes à être influencés par un tiers.

Laurence Peyron, conseillère éducation auprès de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a ensuite souligné que la lutte contre les dérives sectaires sur les mineurs s’effectue dans l’intérêt supérieur de l’enfant qui se doit d’être garanti par l’État selon la Convention internationale des droits de l’enfant. Dans son intervention, elle a notamment alerté sur les risques de dérives dans les pédagogies alternatives comme Montessori, Steiner ou Freinet.

Enfin c’est Thomas Durand, Youtubeur pour la chaine La Tronche en biais qui a clôturé la série d’interventions. Il a abordé la thématique des pseudo-sciences et de leur prolifération sur Internet, puis a expliqué comment les biais cognitifs incitent l’individu à chercher sur Internet l’information qui confirme ce qu’il pense. En conclusion il a tenté d’apporter des solutions pour lutter contre les nombreux pièges qui séduisent les jeunes sur Internet. Il préconise de travailler sur l’apprentissage de la rhétorique chez les jeunes, le respect de la preuve et l’intérêt de l’erreur, et rappelle l’importance de la pensée méthodique.

(Source : Psychologies Magazine, 18.10.2019)

  • Auteur : UNADFI