Le Centre contre les manipulations mentales (CCMM) et l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (UNADFI) constatent avec amertume une baisse substantielle de leurs subventions. Elles s’interrogent sur cette inflexion du Gouvernement alors que, sur le terrain, elles observent que l’activité sectaire est loin d’être sur le déclin. Selon les dernières estimations officielles 500.000 personnes et 50.000 enfants seraient sous emprise en France. Alors pourquoi cette baisse d’intérêt et de moyens octroyés à la prévention sur le sujet ?
Catherine Picard, ancienne députée et présidente de l’Unadfi, s’inquiète également du désinvestissement des parlementaires qui étaient, il y a une dizaine d’années, une quarantaine à se pencher sur la question des sectes. Elle déplore la disparition de ce groupe depuis la XIVe législature et regrette qu’il n’y ait pas « assez de parole publique sur un sujet aussi grave ».
Georges Fenech, ancien député et ancien président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) la rejoint et déplore « une baisse générale de la vigilance ».
Parallèlement, la Cour des comptes évalue l’action de la Miviludes et a notamment proposé de la rattacher au ministère de l’Intérieur et plus au Premier ministre. Cette proposition a rapidement été rejetée par le Secrétariat général du gouvernement : « Les préjudices pour la société en matière d’atteintes physiques, morales, financières pour les adeptes, de délitement des liens familiaux ou encore de détournement des circuits économiques justifient le maintien d’une politique interministérielle, garantie par le rattachement aux services du Premier ministre ».
Suite aux préconisations de la Cour des comptes, le décret régissant la Miviludes devrait être prochainement modifié : « les recommandations qui visent à renforcer son efficacité seront mises en oeuvre dans les plus brefs délais » a assuré le secrétariat général du gouvernement.
(Sources : Le JDD, 08.09.208 & Actu.Orange / AFP, 09.09.2018)