Le 27 septembre 2022, le parlementaire LFI Hadrien Clouet a interrogé le ministère de l’Intérieur et des outre-mer sur l’essor des dérives sectaires en ligne.
Dans sa question écrite, le député partage son inquiétude sur ce phénomène qui n’est pas nouveau mais dont « les outils sont en train de muter au rythme de la numérisation, compliquant l’application de l’article 223-15-2 du code pénal. Désormais, le gourou, en étant doté d’une caméra et d’une connexion internet, dispose d’une audience conséquente, de plusieurs milliers voire de centaines de milliers « d’adeptes » devenus des abonnés ». L’identification de cette e-médecine ou des praticiens en tous genres (naturopathes, exorcistes, medium, thérapeutes quantiques…) devient plus difficile. De même, les abus de faiblesse ou l’éventuel exercice illégal de médecine sont moins facilement visibles et détectables. On observe que les « adeptes-abonnés », potentiellement victimes, constituent des communautés sans lien physique avec le gourou qu’ils défendent pourtant corps et âme lors de « raids numériques ». Leur endoctrinement est aggravé par la logique algorithmique qui les enferme dans des bulles de désinformation. Hadrien Clouet interroge alors le ministre « sur les moyens prévus pour lutter contre ces nouvelles formes de dérives sectaires sur internet, tant de manière préventive que répressive » et soulève plusieurs questions : « La Miviludes disposera-t-elle d’une rallonge budgétaire permettant d’assurer une lutte permanente sur internet, en lien avec les autres ministères concernés et à combien s’élèvera-t-elle le cas échéant ? Le Gouvernement envisage-t-il la mise en place d’un nouvel arsenal législatif pour lutter contre les « cyber-gourous » ? Comment compte-t-il agir pour faire cesser le remboursement par les mutuelles ou le financement par le compte CPF de « coaching de vie », « naturopathie », « réflexologie » ou autres pratiques dites « alternatives » ? Facilitera-t-il les possibilités de démonétisation contrainte de vidéos aux propos engageant une dérive sectaire ? ». Pour finir, le député demande s’il est prévu d’encadrer les termes rattachés à « thérapie » lorsqu’ils ne relèvent pas du domaine de la médecine.
(Source : Question à Assemblée nationale N°1638)