La Mutualité Française et la Miviludes signent une convention

Le 3 décembre 2013, la Mutualité Française et la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) ont signé une convention cadre visant à mener des actions communes de prévention sur les possibles dérives sectaires dans le domaine de la santé. Les deux organisations ont présenté leurs actions conjointes à venir (mise en œuvre à partir du 1er trimestre 2014 pour une durée de trois ans), notamment la diffusion de documents d’information à destination des adhérents mutualistes par l’intermédiaire des 500 mutuelles de la Mutualité Française ou du site de santé pratique[1].


Par la signature de cette convention, la Miviludes et la Mutualité Française souhaitent alerter sur les dangers que représente le recours à la médecine dite non officielle. Car les risques sont réels : « 40 % des Français affirment aujourd’hui recourir » à ces pratiques alternatives.

La Miviludes s’est associée avec la Mutualité Française afin d’informer un grand nombre de personnes. En effet, 4 français sur dix (et six français atteints d’un cancer sur dix), soit près de 38 millions de personnes, sont protégés par une mutuelle de la Mutualité Française. La Miviludes peut donc désormais compter sur le concours des quelques 500 mutuelles fédérées par la Mutualité Française pour relayer l’information. Les différentes revues éditées par les mutuelles seront mises à contribution mais également le site sur lequel des discussions seront organisées sur le sujet.

Pour Serge Blisko, président de la Miviludes, il est important de faire savoir que l’on doit, par exemple, s’inquiéter lorsqu’un « thérapeute » impose de substituer sa méthode aux traitements conventionnels mis en place jusqu’alors. Il faut également se méfier des promesses et des discours trompeurs : « Avec ma méthode, vous n’avez pas besoin de vous faire opérer et vous n’aurez aucun effet secondaire. Tout le monde a envie d’entendre ça ! Évidemment, c’est plus séduisant que le chirurgien qui vous propose d’opérer sans être sûr que ça va marcher à 100% ». La maladie et la douleur peuvent rendre vulnérables les esprits les plus informés et les plus rationnels.

Serge Blisko explique également que face à la progression de la désertification médicale, des « gourous de tout poil » s’immiscent dans cet espace vacant pour s’imposer comme des sauveurs.

Le président de la Miviludes estime que le corps médical a également un rôle à jouer dans l’information du grand public en étant notamment plus à l’écoute des malades attirés vers les thérapies complémentaires. Car « en face, le discours est parfaitement bien rôdé et séduisant pour convaincre des malades souvent isolés et désemparés ».
De son côté, la Mutualité Française éprouvait des difficultés à « répondre aux demandes des mutuelles confrontées aux demandes de remboursements des thérapies complémentaires ».

Sources : Communiqué de presse, 26.11.2013 & Le Figaro, Angélique Négroni, 03.12.2013 & Pourquoi-docteur [Nouvelobs.com], 03.12.2013 & Mutualité Française, 04.12.2013

[1] www.prioritesantemutualiste.fr