La CAIMADES, une cellule spécialisée sur les sectes

Entretien avec Frédéric MALON, responsable de la CAIMADES

Frédéric Malon explique que la création de CAIMADES (Cellule d’assistance et d’intervention en matière de dérives sectaires) date de septembre 2009. Cette Cellule, nouvellement créée au sein de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ, est placée sous l’autorité de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP).


Il rappelle que depuis sa création en 2006, l’OCRVP était chargé de la lutte contre les dérives sectaires. Mais cela restait marginal dans une activité « essentiellement axée sur les affaires criminelles classiques ». Dès 2007, Frédéric Malon constatant « qu’il y avait un vrai besoin » puisqu’il n’existait pas de service spécifique, a spécialisé un petit groupe sur la question des sectes. L’année 2009 voit donc le passage « à la vitesse supérieure » puisque le groupe, constitué de six enquêteurs à temps plein, ne traitera que des affaires de type sectaire.

La CAIMADES aura d’abord une mission d’assistance aux victimes et il sera fait éventuellement appel à un réseau de psychiatres et de professionnels, ainsi qu’aux associations compétentes. Elle aura aussi une mission d’intervention.

Frédéric Malon ajoute que la spécificité de cette Cellule est de devoir être confrontée à des « dossiers complexes » ou sensibles, demandant « une expertise particulière », ayant à traiter la notion d’emprise sectaire, très difficile à caractériser. Ainsi en est-il de l’affaire Monflanquin pour laquelle la Cellule travaille en association avec la police judiciaire de Toulouse.

Enfin, à la question de la journaliste sur le fait que l’Etat en ferait « trop » en matière de « lutte contre les sectes », Frédéric Malon répond que toutes les victimes ont droit à une égalité de traitement quelle que soit l’atteinte qu’elles ont subie. Par ailleurs, la CAIMADES ne « s’attaquera » pas à des groupes ou à des personnes en tant que tels, mais « à ceux qui commettent des actes délictuels ».

Source : La Croix, Marianne Gomez, 25.11.2009