Colloque de la Miviludes

Organisé par la Miviludes, le colloque « L’emprise mentale au cœur de la dérive sectaire : une menace pour la démocratie ? » s’est déroulé le 23 novembre 2013.


Serge Blisko, président de la Mission, et André Fréderic, chef du groupe socialiste à la Chambre des représentants de Belgique, ont ouvert le colloque scindé en trois grands thèmes : caractérisation psychologique et sociologique, atteintes aux droits et aux libertés et l’analyse juridique et déontologique des problèmes d’articulation entre les libertés constitutionnelles et le devoir de protection et d’information dévolu à l’État.

« Lutter contre les dérives sectaires, c’est un combat essentiel » a dit Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur en charge des cultes, venu clore le colloque. Il a annoncé que ses services allaient s’y atteler. Il a également déclaré qu’une attention particulière devait être portée aux questions des « exorcismes extrêmes » et des « écoles de fait » qui utilisent des méthodes éducatives alternatives.

Psychiatres, magistrats, responsables de santé publique et parlementaires se sont succédé pour évoquer le processus d’emprise sectaire.

Pour Gérald Bronner, sociologue, « tout un chacun peut devenir victime ». Il a expliqué : « C’est comme gravir un escalier dont les premières marches sont si peu élevées qu’on ne se rend pas compte qu’elles mènent à des marches de plus en plus hautes qui vous éloignent de plus en plus du sens commun ».

Parlant de la personnalité des gourous, le psychiatre Daniel Zagury, expert auprès de la Cour d’appel de Paris a expliqué que « ces gens ont des radars, une extraordinaire habileté à saisir les failles de l’autre ».

Alain Million, sénateur, a pris la parole pour évoquer les dérives sectaires dans le domaine de la santé. Nouvelle façon de se nourrir, rituels de purification, promesses miracles et autres traitements farfelus, sont autant de propositions qui peuvent conduire à des mouvements sectaires. Manuel Valls a rappelé à ce sujet que quatre français sur dix ont recours aux pratiques non conventionnelles.

« Ils agissent au sein des grands courants de pensée véhiculés par les mouvements sectaires, principalement au sein de la mouvance Nouvel âge, nébuleuse mélangeant spiritualités orientales, ésotérisme occidental, thérapies alternatives et univers du développement personnel » a précisé le ministre.

Sources : AFP & Libération, 23.11.2013