L’Utah pourrait devenir le premier État à promulguer une loi codifiant les « abus rituels ». Le sujet fait débat, des détracteurs pointant « son inutilité ».
Le projet de loi 196 de la Chambre de l’État de l’Utah vise à définir un crime spécifique pour les abus sexuels sur enfants perpétrés dans un cadre de rituels. Ce sont des témoignages de victimes, lors d’une audience publique particulièrement chargée d’émotion, qui ont incité les législateurs à se pencher sur la question. Si ce projet était adopté, l’Utah deviendrait le premier État, depuis des décennies, à promulguer une telle loi, malgré les critiques sur son utilité. Les partisans du projet affirment que cela permettrait de « reconnaître et de nommer les horribles abus rituels qui ont eu lieu ». Mais des sceptiques, y compris des universitaires et des historiens, mettent en garde contre les héritages durables de « la panique nationale qui s’était emparée du pays dans les années 1980 », soulignant « le manque de preuves à l’époque pour des allégations d’abus rituels de grande ampleur, des arrestations injustifiées et des ressources gaspillées ». Ils parlent « d’un projet hâtivement concocté » et s’interrogent sur « sur la nécessité d’une législation spécifique pour des crimes déjà couverts par la loi ». Le débat est animé. Certains affirment que « les abus rituels sont courants en Utah ». D’autres soulignent « un manque de fondement ». L’enquête du shérif du comté de l’Utah, Mike Smith, a attiré l’attention des médias conservateurs et des théoriciens du complot, certains espérant que cela prouvera la véracité des allégations de panique satanique des années 1980. Le projet de loi a été approuvé par le comité judiciaire de la Chambre de l’État. Il doit désormais être présenté et voté par l’ensemble de la Chambre puis par le Sénat.
(Source : NBC News, 23.02.2024)