Des dérives sectaires au sein d’une école juive orthodoxe

Une quinzaine de responsables d’une école juive orthodoxe, la yeshiva Beth Yossef basée à Bussières (Seine-et-Marne), ont été placés en garde à vue la suite d’une intervention de la police le 31 janvier dernier. Ils sont soupçonnés de maltraitances physiques et psychologiques. À la suite de ces interpellations, sept dirigeants ont été mis en examen pour « violences aggravées ».

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Le Loup Blanc en prison

Durant le mois de décembre 2021, Cyrille Adam, connu sous son appellation de chaman « Loup Blanc » a été mis en examen à la suite de plaintes d’au moins 6 adeptes pour viols, agressions sexuelles et abus de faiblesse par sujétion. A la fin du mois de janvier 2022, l’Office central de répression des violences à la personne (OCRVP) a lancé un appel pour recenser de nouvelles victimes.

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Perquisition chez Thierry Casasnovas

Le domicile de Thierry Casasnovas, gourou naturopathe, a été perquisitionné par les gendarmes dans le courant du mois de février 2022. Cette perquisition a eu lieu dans le cadre d’une information judiciaire ouverte courant 2020 par le procureur de Perpignan pour les chefs d’accusation : exercice illégal de la profession de médecin, abus de faiblesse et pratiques commerciales trompeuses. Le chef d’»infractions économiques et financières» a également été ajouté récemment.

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Chef indien, chaman et violeur

Début décembre 2021, un chaman surnommé « Loup Blanc » a été mis en examen et placé en détention provisoire à Nîmes pour des faits de viols, agressions sexuelles et abus de faiblesse. Cela fait suite à un signalement auprès de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) de la part d’anciennes adeptes.

Aujourd’hui septuagénaire celui qui se fait appeler « Loup Blanc » exerce depuis de nombreuses années en tant que chaman. Il aurait pris conscience de son pouvoir mystique à l’âge de 7 ans et il y a une trentaine d’années Sitting Bull lui serait apparu et lui aurait affirmé qu’il « fut un grand chef indien ». Entouré d’environ 200 fidèles, il vend de nombreux produits (cd, livres) et organise des initiations qui permettent selon lui d’ « évoluer vers un autre plan de conscience ». Ces stages qui durent deux jours coûtent entre 200 et 350 euros plus 150€ pour l’hébergement. C’est lors de ces séances que le gourou aurait commis des abus sexuels sur certaines fidèles.

Outre les faits de viols et d’agressions sexuelles, le chaman aurait profité de ses fidèles et de leur argent pour financer un train de vie luxueux. Il roulait dans une voiture luxueuse et vivait dans un château alors qu’il préconisait par ailleurs un mode de vie frugal et un retour à la nature.  La plupart des biens ne sont pas à son nom mais à celui de fidèles qui achètent les biens mis à la disposition exclusive du chaman. Différentes propriétés habitées par le gourou ont été perquisitionnées pour l’enquête. Les autorités ont découvert d’importantes sommes d’argent liquide et de l’or.

C’est à la fin de l’année 2020 que deux femmes ont dénoncé à la Miviludes les abus sexuels commis par le gourou à leur encontre ainsi que l’emprise exercée par « Loup Blanc ». Les abus auraient été commis sous l’emprise de l’ayahuasca, une plante aux vertus psychédéliques. A la suite de cette dénonciation, plusieurs autres victimes se seraient manifestées.

Dans l’attente de son procès, le chaman a été placé en détention provisoire.  

(Sources : Le Parisien, 09.12.2021 & Midi Libre, 09.12.2021 & France Bleu, 10.12.2021)

La mouvance évangélique dans l’hexagone

Selon des données communiquées en exclusivité à l’Express, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a reçu plus de 190 saisines concernant la mouvance évangélique en 2021. Deux points semblent inquiéter plus spécifiquement : les abus financiers et les promesses de guérison miraculeuse.

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« Amour et Miséricorde » : la parole des témoins

Le groupe de prière fondé par la « voyante », Eliane Deschamps, jugée pour abus de faiblesse, est décrit dès 2002 par plusieurs témoins et proches de ses adeptes comme un collectif qui joue sur la manipulation mentale de ses fidèles.

Une des parties civiles au procès, Marie-France, explique avoir dès cette époque perdue tout contact avec son fils. Il lui avait annoncé qu’il avait « envie de changer d’air […] pour se rapprocher du groupe Amour et Miséricorde ». « Il est devenu très distant, le dialogue était impossible ». à
45 ans, il est resté membre et adepte de la communauté et a coupé les relations avec sa mère.

Magalie Breux, une des filles de la « voyante », a quitté le groupe au bout de dix ans. Elle raconte les visions de sa mère, ses « apparitions » de la vierge, les pèlerinages et les défilés des fidèles dans la maison familiale. Elle décrit les brimades, les humiliations et l’emprise que sa mère a exercée sur elle. « On n’avait pas de vie sociale en dehors de la communauté ». Ce qu’elle décrit semble être un processus avéré d’emprise, de rupture, mais aussi de pression financière. « Jésus prend possession de son corps et lui dit que les adeptes doivent se détacher de leurs biens les plus chers ». Les adeptes devaient en effet donner leurs bijoux ou des tableaux et versaient une pension de 300 à 350 euros par mois, parfois même déposaient régulièrement des sommes allant jusqu’à 5 000 euros.

« J’ai eu une vie d’esclave pendant dix ans : je faisais le ménage tous les jours à fond, je faisais la cuisine, j’obéissais, j’étais en soumission totale, sous emprise », témoigne à la barre Brigitte Delecourt, autre adepte pendant dix ans.

A l’inverse de ces témoignages, certains membres actuels de la secte sont venus au procès pour tenter de convaincre de leur « liberté », assurant qu’ils ne se considéraient ni sous emprise ni sous influence.

Un des avocats des parties civiles fustigent ces témoignages « positifs », qui relèvent selon lui d’une « entreprise cosmétique » visant à masquer l’emprise.

« Eliane dirigeait tout », dit Gwenola Boucher-Doigneau, ex-adepte, qui a quitté la secte à 25 ans. « Je la divinisais, j’aurais tout fait pour elle. Je me serais jetée d’une falaise si elle me l’avait demandé ». Elle raconte que la gourelle lui avait, entre autres, interdit de demander une péridurale lors d’un accouchement. Elle l’avait également forcée à rédiger une lettre à son père pour lui faire savoir « qu’il n’était plus son père ».

La sœur de Gwenola, Isabelle, et sa mère Brigitte avaient rejoint le groupe. « On était tous collés à Eliane comme la bernique à son rocher », dit cette dernière. Pierre, son mari et père de Gwenola, qui a tout fait pour faire sortir sa famille du groupe, analyse comment l’emprise a pu s’opérer. « Tout s’est fait progressivement, par la séduction ».

« C’est une véritable fabrique de l’état de faiblesse », explique une psychologue spécialiste du fait sectaire citée à la barre lors du procès. « L’individu passe de sujet à objet à travers la coupure avec son réseau d’appartenance ».   (Sources : Le Figaro, 23.11.2021 & France Bleu Bourgogne, 22.11.2021 & Le Parisien, 22.11.2021 & elle.fr, 23.11.2021 & TV5Monde, 22.11.2021)

Procès de la fondatrice du groupe de prière « Amour et Miséricorde »

Une femme gourou, Eliane Deschamps, 67 ans, fondatrice en 1999 de la secte présumée « Amour et Miséricorde», est jugée pour abus de faiblesse au tribunal judiciaire de Dijon. Elle prétend avoir vu et entendu la vierge et incarner un renouveau charismatique, enrôlant sous sa coupe des adeptes dans toute la France.

Elle se faisait appeler « la servante » ou « la voyante ». Après vingt ans de procédure, elle est jugée pour abus de faiblesse avec un autre membre de sa communauté, Daniel Delestrac, 75 ans, son « bras droit », ancien membre de l’Eglise de Scientologie. Ils sont accusés d’emprise et de comportements constitutifs de dérives sectaires.

Cette longue saga judiciaire témoigne des difficultés à caractériser ce type d’infraction. Marie Drilhon, vice-présidente de l’UNADFI, explique que « ce sont des dossiers compliqués à judiciariser parce qu’établir la preuve de l’emprise mentale sur des personnes majeures reste complexe.  Ce sont des groupes fermés, il n’y a pas de témoin direct, pas de traces pouvant caractériser l’abus de faiblesse ».

Dans ce procès, une douzaine de personnes, des anciens membres ou leurs proches, se portent partie civile.

Dès 2002, l’archevêque de Dijon avait interdit à la prévenue de faire du prosélytisme autour de ses supposées « apparitions ». En 2008, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) avait alerté sur « une structure non reconnue par l’Eglise et un groupe soumis à l’autorité de sa  » voyante  » qui tend à se refermer sur lui-même. » Des premières plaintes sont alors déposées mais aboutissent à un non-lieu. Après de nombreuses nouvelles plaintes, une information judiciaire est de nouveau ouverte en 2014. Interpellée sur les rebondissements de cette affaire, la Miviludes reconnait des comportements constitutifs de dérives sectaires.

Les trois axes judiciaires du procès concernent l’abus de faiblesse, l’abus de confiance et l’extorsion de fonds. Selon l’accusation, la prévenue a enfermé les membres de sa secte dans une « prison spirituelle ». Jérémy Demay, journaliste indépendant, auteur d’un ouvrage sur l’affaire, pointe également les dérives d’ordre financier, montrant que les membres de la communauté sont incités à céder leurs biens et à verser des pensions conséquentes. Des soupçons de détournement d’héritage ont aussi fait l’objet de discussions lors du procès.

Les prévenus étaient passibles de cinq ans d’emprisonnement et 750 000 Euros d’amende. L’état de santé d’Eliane Deschamps ayant été jugé peu compatible avec un emprisonnement, un an de prison avec sursis a été requis au final. (Sources : Le Figaro, 23.11.2021 & TV5Monde, 23.11.2021 & 20 Minutes, 22.11.2021 & France Bleu Bourgogne, 22.11.2021 & Le Parisien, 22.11.2021)

L’enquête sur Thierry Casasnovas aux mains d’un juge

Le Parquet de Perpignan a saisi un juge et ouvert une information judiciaire dans l’affaire Thierry Casasnovas, sur la base d’aux moins trois motifs différents : abus de faiblesse, pratiques commerciales trompeuses et exercice illégal de la profession de médecin. Le gourou du cru avait fait l’objet de plus d’une centaine de signalements et de témoignages de personnes ayant vu leur état de santé se détériorer après avoir suivi ses conseils. Lire la suite