Des peines de prison ferme ont été prononcées, ce mardi 2 juillet, à l’encontre des cadres de la Grande Mutation, jugés pour « abus de faiblesse par sujétion psychologique ».
Le tribunal correctionnel a infligé la peine la plus lourde à Jean-Noël K., 66 ans, le plus haut cadre du groupe fondé par son beau-père Étienne Guillé, gourou charismatique décédé à l’âge de 81 ans. Les charges d’« exercice illégal de la médecine », qui le visaient également, ont été retenues par le tribunal correctionnel de Paris.
Béatrice R., sa conjointe, a été condamnée à quatre ans de prison dont deux ferme. Autre prévenue, Valérie D. (passée du statut de victime à celui de bourreau selon le tribunal) a été condamnée à trois ans d’emprisonnement dont dix-huit mois ferme, à effectuer sous bracelet électronique. La procureure de la 13e chambre correctionnelle avait requis un à deux ans d’emprisonnement ferme à l’encontre des prévenus. Avec quatre ans de prison, dont deux avec sursis probatoire et 10 000 € d’amende, pour Jean-Noël K.
Du 22 avril au 3 mai, les lieutenants d’Etienne Guillé avaient comparu pour avoir endoctriné une vingtaine d’adeptes au moins, en provoquant, selon l’accusation, des ruptures familiales aux conséquences parfois dramatiques. Pour asseoir son emprise, Étienne Guillé faisait miroiter la vie éternelle à ses adeptes, en donnant une apparence scientifique à ses thèses fantasques.
Ancien enseignant-chercheur à la faculté des sciences d’Orsay (Essonne), dans le domaine de la physiologie végétale, Etienne Guillé publiait les résultats de ses « recherches » ésotériques dans une revue pseudo scientifique, La Grande Mutation. Il prônait l’usage du pendule pour distinguer les êtres purs et la « race » maléfique, autrement dit toute personne affichant son scepticisme face à son mouvement de pensée.
Il organisait des séminaires et des consultations individuelles ou collectives (appelées systémies). Des collectes de dons étaient alors organisées pour « libérer » les fidèles de la « pression matérialiste ».
(Sources : Le Parisien & 20 Minutes, 02.07.2024)
A lire sur le site de l’Unadfi : Cinq cadres devant le tribunal correctionnel : https://www.unadfi.org/actualites/groupes-et-mouvances/cinq-cadres-devant-le-tribunal-correctionnel/