Trois frères originaires de Monsey (USA), leaders de la secte ultra-orthodoxe controversée Lev Tahor, ont été condamnés, mardi 9 juillet, à des peines de 12 à 14 ans de prison pour leur rôle dans l’enlèvement d’une adolescente et de son frère il y a six ans. Ils voulaient les ramener dans la communauté pour contraindre la jeune fille à un mariage précoce.
Les frères Weingarten se sont défendus en proclamant à tour de rôle qu’ils suivaient « leur foi juive et voulaient sauver les enfants ». La victime les a soutenus et a demandé de la clémence au juge de district Nelson Roman. Au terme du procès, Shmiel et Yakov ont été condamnés à quatorze ans de prison, Yoil à douze ans.
A la barre pour « transport de mineur à des fins sexuelles, conspiration et enlèvement parental international », les Weingarten sont les derniers des neuf accusés jugés dans cette affaire. Nachman Helbrans et Mayer Rosner, le père de Jacob Rosner, avaient déjà été condamnés respectivement à 12 ans et 38 mois de prison. Deux cousins impliqués dans l’enlèvement ont été condamnés à 57 et 66 mois de prison, et un parent des Rosner qui avait aidé depuis Brooklyn a été condamné à une peine équivalente au temps déjà purgé.
Les enfants, Jane et John Doe, vivaient avec leur mère, Sara Helbrans, fille du fondateur de Lev Tahor, au Guatemala. Ils ont fui la communauté quand elle a découvert qu’un mariage allait être organisé pour sa fille alors âgée de 13 ans, avec un homme adulte. Après avoir obtenu la garde des enfants, Sara Helbrans s’est installée à New York. C’est là que les enfants ont été enlevés en décembre 2018. Ils ont été emmenés au Mexique où ils ont été cachés jusqu’à leur découverte par la police.
Le noyau dur basé au Guatemala
Lev Tahor est un groupe secret sur le fonctionnement duquel on sait peu de choses. Le groupe prône une interprétation extrémiste de la loi juive et impose des règles strictes sur des aspects de la vie quotidienne, tels que le régime alimentaire et la tenue vestimentaire. Un groupe appelé « Lev Tahor Survivors », qui s’oppose aux activités de la secte, a estimé le nombre de membres à plusieurs centaines de personnes et affirme qu’elle est dirigée par un noyau dur, les autres étant retenus la plupart du temps contre leur gré.
L’affaire de l’enlèvement a plongé le groupe dans la tourmente. Des membres ont fui pour trouver de nouveaux foyers, notamment dans les Balkans et au Maroc. Mais la majorité semble être restée au Guatemala, où le groupe est basé depuis 2013 environ, après des séjours en Israël et au Canada au cours desquels ils ont tenté d’échapper à la surveillance des autorités.
(Sources : The Journal News, 09.07.2024 & New York Jewish News, 11.07.2024)
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