Selon les Renseignements Généraux, il y a 380 groupes sectaires en France et le député Jean-Pierre Brard avance le chiffre de 3.000 enfants qui en seraient victimes. Il s’agit là d’une estimation puisque l’on sait que certaines « communautés » n’inscrivent pas les nouveaux-nés à l’état -civil et qu’ensuite, les jeunes enfants restent parfois confinés au sein même des sectes.

Trois adultes évoquent leur enfance dans un milieu sectaire :

– Témoins de Jéhovah : la loi du silence

Nicolas Jaquette, 24 ans, a passé 22 ans dans la secte : un « endoctrinement » dont il est encore aujourd’hui « incapable de mesurer l’influence réelle sur son comportement ».
Il confie que « les cas d’agressions sexuelles sur mineurs sont nombreux chez les TJ. Réglée en interne, toute accusation doit être étayée par deux témoins oculaires… » Les anciens déterminent ensuite de façon tout à fait arbitraire si un enfant dit la vérité. Mais il subit des pressions pour garder le silence. Les pédophiles sont ainsi « protégés ». Une association de victimes s’est créée il y a cinq ans aux Etats-Unis : « Silent Lambs » (Le silence des Agneaux). Ils seraient 23.720 mineurs victimes de viols et d’incestes chez les Témoins de Jéhovah « à avoir raconté leur calvaire à cette association ».

– Scientologues : morale disciplinaire

Agé aujourd’hui de 42 ans, Eric Gonnet, parle de son enfance dans l’organisation scientologue. Une période où lui a été inculquée « une morale disciplinaire », « une méfiance vis à vis des institutions » et des principes laïcs, républicains et démocratiques. Pour lui, l’école s’arrête à… 13 ans ! A 15 ans, il est envoyé au Danemark à la Sea Org, la « maison mère » de la secte en Europe. Sa tâche consiste à envoyer 1.500 courriers par semaine. Comme il n’est pas assez performant, il est sanctionné. Il n’est pas le seul dans ce cas. Il a ainsi vu « des mômes de 8 ans lessiver des murs de cave douze heures par jour ». A 18 ans, il quitte la secte «en claquant la porte ».

– Enfants de Dieu : des jouets pour pédophiles

Dans cette secte, rebaptisée « La Famille », la pédophilie est théorisée. Les adeptes sont ainsi encouragés à l’adultère et à l’inceste. Catherine Colombain, 39 ans aujourd’hui, a passé trois ans chez Les Enfants de Dieu. Les pratiques sexuelles faisaient (obligatoirement) partie intégrante de la vie des enfants, sans compter le « flirty fishing » (pêche amoureuse) ou « prostitution sacrée » qui consistait à « séduire » pour recruter de nouveaux adeptes.

Source : Le Figaro Magazine, 20.01.2007