Communiqué de l’Unadfi du 19/11/2020

Un lobbying mondial dicté par l’Organisation des Témoins de Jéhovah 

« Une campagne en novembre pour annoncer le royaume de Dieu » : en ce mois de novembre 2020, outre la prédication habituelle des proclamateurs de base (par téléphone et courrier en ce moment), certains Témoins de Jéhovah (anciens et proclamateurs les plus qualifiés) vont adresser un courrier si possible manuscrit à toutes les autorités (élus, commerçants, professionnels), pour leur présenter la Tour de Garde « Qu’est-ce que le Royaume de Dieu ? ».

Le fait que la lettre soit manuscrite pourrait faire croire qu’il s’agit d’une démarche personnelle d’un particulier alors que tout est orchestré par l’Organisation mondiale, le modèle de lettre ayant été adressé aux assemblées locales de tous les pays.

Cette opération marketing se déroule alors que plusieurs enquêtes sont menées par des autorités de différents pays suite aux dénonciations de nombreux ex-Témoins de Jéhovah concernant des atteintes à la dignité dont ils ont été les victimes :

  • Commission Royale Australienne sur les abus sur mineurs dans les organisations religieuses,
  • enquête de la Charity Commission en Grande Bretagne,
  • enquête sur les abus sexuels en Belgique,
  • acquittement par le tribunal de Zurich d’une experte des sectes accusée de diffamation par l’Association des Témoins de Jéhovah de Suisse.

Cette campagne est l’occasion pour nos associations de rappeler qu’elles dénoncent les pratiques de l’Organisation internationale WatchTower violant les droits fondamentaux des membres et de leurs proches, en particulier la pratique de l’ostracisme (la pratique d’excommunication chez les Témoins de Jéhovah).

Ostracisme (shunning ou évitement)

Les membres baptisés des Témoins de Jéhovah qui se détournent de la foi ou enfreignent les règles sont exclus de la communauté. Les autres Témoins de Jéhovah ne peuvent plus avoir de contact avec eux ou même les reconnaître. Cela s’applique également aux membres de la famille proche.

Les personnes touchées par cette expulsion perdent souvent tous leurs proches à la fois, y compris leur propre famille : parents, enfants, frères et sœurs, partenaires, grands-parents et amis. 

Aujourd’hui, les enfants Témoins de Jéhovah sont souvent baptisés à l’âge de 11 ans ou moins. Après cela, ils ne peuvent plus décider librement comment ils veulent vivre et en quoi ils veulent croire – sinon ils perdront leur famille et leurs proches.

Devant le tribunal de Zurich, l’experte des sectes a pu apporter des preuves que :

  • l’ostracisme viole « le droit à la liberté de croyance et de conscience de ses membres ».
  • «  le groupe  manipule ses membres et viole leur intégrité physique, psychologique et sociale  » et les victimes en souffrent de longues années après leur exclusion.
  • « les enfants et les jeunes sont eux aussi touchés par l’ostracisme » et la menace d’exclusion constitue une forme de violence psychologique.

Le tribunal a en outre reconnu que :

  • « il arrive encore que des Témoins de Jéhovah meurent à la suite de l’interdiction des transfusions sanguines »,
  • « la règle des deux témoins existe » et « facilite les abus sexuels, en particulier sur les enfants ».

http://jz.help/wp-content/uploads/2020/07/200708_Press-Release-1.pdf

https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/reconnaissance-de-la-bonne-foi-dune-experte-accusee-de-diffamation-par-les-temoins-de-jehovah/#more-13212

Les ruptures familiales et l’isolement social provoqués par cette pratique ont pour but de faire pression sur les adeptes pour rendre impossible toute sortie du mouvement. Cette atteinte à leurs droits est dénoncée depuis longtemps par l’Unadfi notamment dans le dossier « Témoins de Jéhovah, L’excommunication, une atteinte aux Droits de l’homme » (https://www.unadfi.org/wp-content/uploads/2015/08/Temoins-de-Jehovah-L-excommunication-une-atteinte-aux-droits-de-l-homme_0.pdf )

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Miviludes : décret du 15 juillet 2020

Communiqué de presse du 17 juillet 2020

En octobre dernier, l’Unadfi s’interrogeait sur le devenir de la Miviludes et sur la détermination du gouvernement à lutter contre les dérives sectaires. Un décret du 15 juillet 2020[1] instituant la pérennité de la Mission interministériel de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et son fonctionnement, et le compte-rendu du Conseil des ministres du même jour apportent des réponses.

L’Unadfi prend notamment acte :

  • Du maintien de la Miviludes,
  • Du rattachement de la Miviludes, au sein du ministère de l’Intérieur, au Comité interministériel de la prévention de la délinquance et de la radicalisation sous l’autorité de son secrétaire général (SG-CIPDR),
  • De l’abrogation des articles 3 et 4 de la version initiale du décret[2]. Disparaissent avec eux le président, le secrétariat général de la Miviludes ainsi que son comité exécutif. La présidence de la Miviludes est désormais assurée par le secrétaire général du CIPDR. Les conseillers de la mission ne seront plus nommés par arrêté ministériel.

L’Unadfi note par ailleurs que le gouvernement compte sur cette nouvelle organisation pour apporter une plus grande efficacité dans le soutien aux associations spécialisées et à la recherche dans ces domaines et elle s’en félicite.

Depuis plus de 40 ans, l’Unadfi fonde son expertise sur son réseau national et sur son travail d’observation et d’analyse du phénomène sectaire. Elle vient de se réorganiser afin de consacrer à ses missions une place plus visible à travers son centre d’observation et d’analyse de la radicalisation et de l’emprise sectaire (Coares) et en mettant en place une activité de formation. Mais n’oubliant pas son objet premier, à savoir l’accueil, le soutien et l’accompagnement des victimes et de leurs familles, l’Unadfi demeure plus que jamais à leurs côtés à travers l’action des Adfi.

En matière de dérives sectaires, la crise de la Covid-19 a montré la nécessaire vigilance des acteurs de la prévention, pouvoirs publics comme associations. La mutualisation de leurs domaines de compétence et d’action, de leur détermination et de leur volonté affichée de protéger nos concitoyens de la dangerosité sectaire est essentielle.

L’Unadfi est prête et plus que jamais déterminée à contribuer à cette mission.

[1]. Décret 2020-867

[2]. Décret 2002-1392 du 28 novembre 2002

Contact : 01.34.00.14.58 / documentation@unadfi.org

Fin annoncée de la Miviludes : quelles perspectives pour les victimes ?

La France est enviée par beaucoup de pays pour sa prise en compte des dangers du phénomène sectaire. En mettant en place l’Observatoire des sectes d’abord, la Mils et depuis 2002 la Miviludes (Mission Interministérielle de lutte et de vigilance contre les dérives sectaires), les gouvernements successifs ont montré qu’ils prenaient la mesure de la dangerosité de l’emprise sectaire et reconnaissaient sa spécificité:

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Une nouvelle présidente à la tête de l’UNADFI

Une nouvelle présidente à la tête de l’UNADFI Madame Joséphine CESBRON succède à Madame Catherine PICARD

Madame Joséphine CESBRON succède à Madame Catherine PICARD.

Après 15 ans d’investissement à la tête de l’UNADFI, Catherine PICARD, ancienne députée de l’Eure, coauteure de la Loi du 12 juin 2001*, a souhaité passer le relais.

Lors de l’assemblée générale du 16 mars 2019, Joséphine CESBRON, présidente de l’ADFI Montpellier-Languedoc, a été élue présidente de l’UNADFI, Catherine PICARD demeurant membre du Conseil d’administration.

Elle s’est associée à l’hommage rendu par les administrateurs à l’action incessante et féconde de sa prédécesseure.

D’origine suédoise, Joséphine CESBRON a grandi en Suède puis en Arabie Saoudite et arrive en France en janvier 1991 lors de la première guerre du Golfe. Elle est docteure en droit diplômée de l’université Montpellier 1 et a travaillé en tant que juriste en France et à Monaco. Après avoir intégré l’école de formation des avocats Centre Sud, Joséphine CESBRON a exercé en tant qu’avocate au barreau de Montpellier.

Titulaire du diplôme universitaire « Emprise sectaire et processus de vulnérabilité », délivré par l’université Paris Descartes, elle enseigne au D.U. de Victimologie co-délivré par les facultés de médecine et de droit de l’université de Montpellier.

Sensible à la cause des victimes du phénomène sectaire, Joséphine CESBRON milite bénévolement à l’ADFI Montpellier-Languedoc dès 2010 et en prend la présidence en 2017.

Joséphine CESBRON souhaite intensifier l’action territoriale avec le réseau des ADFI comme avec les partenaires institutionnels et associatifs pour renforcer la prévention et la visibilité du phénomène sectaire comme la défense des victimes.

* la Loi About-Picard du 12 juin 2001 tendant à renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires portant atteinte aux Droits de l’Homme et aux libertés fondamentales.

CONTACT PRESSE 01 34 00 14 65 ou 58

#8mars : les femmes sont les premières victimes des sectes

COMMUNIQUE DE PRESSE

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars, l’UNADFI appelle tous les pouvoirs publics en Europe à se mobiliser en faveur des femmes, premières victimes des mouvements à caractères sectaires. Lire la suite

Conférence Petit précis de RadicalisationS

Dans le cadre de l’Université Populaire de l’Aube, Guy Villard, président de l’ADFI de l’Aube, et Catherine Picard, présidente de l’UNADFI, ainsi que Thomas Bouvatier, psychanalyste et écrivain, prononceront Mardi 22 janvier 2019 à 18h30 une conférence autour du thème « Petit précis de RadicalisationS » où ils aborderont le phénomène de la radicalisation et expliqueront pourquoi il est urgent de se défendre tant individuellement que collectivement contre la pensée radicale.

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