La France est enviée par beaucoup de pays pour sa prise en compte des dangers du phénomène sectaire. En mettant en place l’Observatoire des sectes d’abord, la Mils et depuis 2002 la Miviludes (Mission Interministérielle de lutte et de vigilance contre les dérives sectaires), les gouvernements successifs ont montré qu’ils prenaient la mesure de la dangerosité de l’emprise sectaire et reconnaissaient sa spécificité:
- La majorité des victimes ne peuvent seules porter l’affaire devant la justice, elles ont besoin d’être soutenues et accompagnées. Il est indispensable que leur parole soit entendue et que les abus dont elles témoignent soient dénoncés.
- Le phénomène sectaire comporte une dimension transversale car les sectes se développent dans tous les domaines de la société.
- En bafouant les lois de la République au nom de lois prétendument supérieures, gourous et mouvements sectaires portent atteinte à la société tout entière.
- L’invocation par les mouvements sectaires du respect fondamental de la liberté de religion, et plus largement de la liberté de croyance, a pour but d’empêcher tout contrôle de fonctionnements internes attentatoires à la dignité, à la liberté et à la sécurité des membres.
Aujourd’hui, l’Unadfi s’interroge légitimement sur le devenir de la Miviludes et sur la position du gouvernement actuel. Comment interpréter le silence des autorités sur le sujet depuis de longs mois ? Pour l’Unadfi, l’absence d’une instance gouvernementale clairement identifiée aurait pour conséquence l’abandon de la nécessaire vigilance des pouvoirs publics sur le phénomène sectaire, minimiserait la dangerosité de l’emprise et donnerait carte blanche aux partisans de la « liberté d’asservir ».
Les victimes de sectes savent pouvoir compter sur les associations de terrain qui depuis plus de 40 ans les accompagnent dans une reconstruction patiente en leur apportant leur expertise. Forte de son réseau national et d’un service de documentation qui suit et analyse l’évolution constante du phénomène sectaire, l’Unadfi est à leurs côtés. Mais, garant de la protection des plus vulnérables, en particulier les enfants et les jeunes ciblés par les sectes, l’État doit mettre en place une structure compétente qui soit une référence claire pour tous les citoyens.
Contact : 01.34.00.14.58 / documentation@unadfi.org