Neufs membres de la communauté Triatna ont réalisé un rapport, rendu public par The Observer, sur les dérives au sein de la communauté.

Pour ce rapport, 423 personnes liées à la communauté ont été interrogées. Sur cet échantillon, 16% prétendent avoir été victimes ou témoins d’abus sexuels. De nombreuses allégations concernent le fondateur de la communauté Sangharakshita (de son vrai nom Dennis Lingwood), mais d’autres indiquent qu’il ne serait pas le seul auteur présumé d’abus sexuels. Dans les années 1990 la BBC puis The Guardian avait déjà évoqué des cas d’abus sexuels dans des centres britanniques. Avant sa mort en octobre 2018, le gourou avait reconnu avec regret les dommages qu’il avait causés^.1

Selon des témoignages, l’abus était aussi financier certains adeptes étant obligés de travailler à temps complet pour la communauté contre des bas salaires.

Le rapport constate tout de même que des progrès notables ont été entrepris au sein de la communauté pour répondre aux abus. Le groupe a en effet mis en place en 2017 un « processus de réparation » pour revenir sur les erreurs du passé et soutenir les personnes abusées. Cependant pour la majorité des personnes, ces mesures seraient insuffisantes.

Fondée à Londres en 1967, la communauté Triatna repose sur une interprétation du bouddhisme par son fondateur qui a également instauré les déviances touchant la communauté. Selon The Observer, le gourou encourageait ses adeptes à expérimenter l’homosexualité dans le but d’accroitre leur ouverture d’esprit. La communauté compterait aujourd’hui 2 000 membres dans 26 pays.

Malgré les controverses, les révélations et le décès de son fondateur, l’influence de Sangharakshita semble perdurer. Sa nécrologie dans The Times suggérait qu’il avait été l’un des principaux promoteurs du bouddhisme en Occident…

(Sources : The Guardian, 21.09.2019 & La Croix, 24.09.2019)

1.Lire sur le site de l’UNADFI, Regrets tardifs : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/regrets-tardifs/