Dans une interview accordée au Midi Libre, Joséphine Cesbron présidente de l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (Unadfi) rappelle le travail de l’association, son adaptation aux changements de la problématique sectaire et sa volonté de travailler en coopération avec les autorités gouvernementales.
Joséphine Cesbron revient sur l’année 2020 durant laquelle les associations (que ce soit l’Unadfi ou les ADFI) d’aide aux victimes ont reçu de nombreux appels de personnes qui, sous l’influence de théories complotistes notamment en lien avec la crise sanitaire, se sont mises en rupture avec leur entourage et plus globalement avec la société. Pour la présidente de l’Unadfi, l’isolement imputable aux confinements a favorisé et accentué l’embrigadement sectaire. Elle rappelle que derrière tout projet sectaire il y a une volonté de créer un État dans l’État et de fait un rejet des institutions démocratiques comme on a pu l’observer dernièrement avec QAnon.
Face aux dérives sectaires, l’Unadfi et les ADFI peuvent soutenir les proches ou les victimes et les orienter si besoin vers des psychologues. Les associations ont aussi pour rôle d’examiner la possibilité de porter plainte. Cependant Joséphine Cesbron rappelle la difficulté liée à la prescription de six ans après un abus de faiblesse. En effet, le temps qu’une victime sorte et prenne conscience de l’emprise, puis trouve la force de porter plainte, la prescription peut être dépassée.
Ayant intégré le conseil d’orientation de la Miviludes, Joséphine Cesbron assure que l’Unadfi va apporter son expérience, son expertise et travailler main dans la main avec les instances gouvernementales dans l’accompagnement des victimes mais aussi par le biais de formation auprès d’un public encore plus large. Au niveau local, Joséphine Cesbron œuvre pour la création d’un diplôme universitaire dédié à l’emprise sectaire à la faculté de médecine de Montpellier.
(Source : Midi Libre, 14.05.2021)