Manon Boyer, la tante d’Eloïse Dupuis, jeune femme témoin de Jéhovah décédée après un refus de transfusion sanguine1, souhaite la tenue par le nouveau gouvernement, formé par François Legault, d’une commission parlementaire sur les dérives sectaires. Dans le courant du mois de novembre, elle a été reçue par la ministre de la Justice, Sonia LeBel.
A l’époque du décès d’Eloïse Dupuis, le parti du futur Premier ministre François Legault, Avenir Québec, avait milité pour la mise en place d’une commission parlementaire sur l’évaluation du consentement libre et éclairé lorsqu’une personne reçoit des soins en milieu hospitalier. Manon Boyer souhaite aujourd’hui que l’arrivée au pouvoir de ce parti permette la mise en place d’une commission enquêtant sur les dérives sectaires. Selon elle cette commission servirait à établir un état des lieux du phénomène sectaire au Québec et à faciliter la construction d’un arsenal juridique en réponse aux problématiques sectaires. Le 26 novembre dernier, Manon Boyer a rencontré la nouvelle ministre de la Justice Sonia LeBel. L’attaché de presse du ministère a précisé qu’un suivi de cet entretien sera effectué et que la ministre travaillera en collaboration avec la ministre de la santé, Danielle McCann, et le ministre responsable de la laïcité Simon Jolin-Barette sur le sujet.
Dans une interview récente sur QUB Radio, l’ex-députée Agnès Maltais, très impliquée dans le dossier sectaire, déclare qu’il faut aborder la question des mouvements sectaires sous l’angle la légalité des faits plutôt qu’avec la liberté de religion.
La tante de la défunté souhaite que les lois changent afin qu’un décès comme celui de sa nièce ne se reproduise pas. Pour elle, on ne peut parler de consentement libre tant sa nièce, ayant toujours vécu au sein de l’organisation jéhoviste, était conditionnée à refuser une transfusion sanguine. En réponse, les parents d’Eloïse Dupuis ont adressé au journal La Presse une lettre affirmant que leur fille n’était pas endoctrinée, qu’elle avait pris une décision libre et éclairée et qu’il fallait respecter ses convictions religieuses.
(Sources : Le Journal de Montréal, 25.11.2018 & 27.11.2018 « TVA Nouvelles, 12.11.2018 & 14.11.2018 & 26.11.2018)
1. Lire sur le site de l’Unadfi, Morte par conviction ? : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/morte-par-conviction/