
Donald Trump, qui se définit comme un « chrétien sans appartenance », fait pourtant de la religion un élément central de son discours politique. Il affirme vouloir « ramener Dieu dans la vie des Américains » et considère que son rôle à la tête du pays est « une mission divine ».
L’administration Trump a récemment mis en place un « Bureau de la foi » dirigé par Paula White, télévangéliste controversée qui prône une vision de la prospérité comme signe de faveur divine. Proche des courants évangéliques radicaux, cette pasteure de 58 ans s’était illustrée en 2020 par une prière devenue virale, scandée comme si elle était en transe, où elle annonçait que « Dieu et les anges donneraient la victoire à Trump »… Qui a finalement perdu face à Joe Biden. Conseillère spirituelle de Trump, elle considère que « la Maison blanche est un lieu sacré quand elle s’y trouve ».
Le milliardaire de 78 ans, père de cinq enfants, n’est pas un pratiquant assidu comme ses prédécesseurs. Jusqu’à sa réélection, il se définissait comme un presbytérien (courant traditionnel du protestantisme aux États-Unis). Il se dit aujourd’hui « chrétien sans appartenance ». Nombre d’experts ont toutefois mis en lumière des liens forts entre l’entourage de Donald Trump et un mouvement charismatique en voie d’expansion aux États-Unis, la Nouvelle réforme apostolique (New Apostolic Reformation, NAR). Cette mouvance rejette la sécularisation de la société, juge que les responsables politiques doivent être guidés par la Bible et considère que tous les secteurs de la vie en société (la famille, l’entreprise, le gouvernement, les loisirs, la presse, l’école, la santé) doivent être régis par des principes religieux.
Donald Trump bénéficie d’un large soutien des chrétiens conservateurs, notamment des évangéliques (84 % auraient voté pour lui). Il les séduit par ses positions contre le mariage homosexuel et l’avortement, et par la nomination de juges conservateurs ayant contribué à la révocation du droit constitutionnel à l’IVG en 2022.
Pour autant, il tient à montrer qu’il reste « le maître » et n’apprécie pas les critiques de figures religieuses opposées à sa politique. Il a ainsi réclamé des excuses à Mariann Budde, au lendemain d’un sermon dans lequel elle s’inquiétait de la peur semée par le président américain chez les migrants ou les membres de la communauté LGBT.
(Source : Sud-Ouest, 12.02.2025)
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