Les auteurs d’un rapport rendu public sur la maltraitance financière à l’égard des personnes âgées, tirent la sonnette d’alarme. La personne âgée, fréquemment isolée, « est la victime idéale » et le plus souvent silencieuse.
Le rapport a été remis le 9 février au médiateur de la République. Ce dernier, lors d’une conférence de presse, a mis l’accent sur la fragilité des personnes âgées, observant que, dans peu de temps, 25% de la population aura plus de 65 ans.
La mission chargée d’étudier cette maltraitance dans les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux a conclu dans son rapport que « ce phénomène ne se produisait pas seulement dans les maisons de retraite mais avait, le plus souvent, une origine familiale. » Ce sont les plus nombreuses, confirme le Pr Robert Moulias, d’Alma maltraitance (Allô Maltraitance).
Le rapport pointe aussi du doigt les abus de faiblesse et les pratiques abusives de l’entourage. Quant aux vols et escroqueries, ils « peuvent être l’œuvre de véritables prédateurs », prévient Alain Koskas, conseiller scientifique de la Fédération internationale des associations de personnes âgées. Il note que des mouvements sectaires se sont engouffrés dans ce secteur. Ce que confirme le secrétaire général de la MIVILUDES, Hervé Machi, qui révèle une affaire de suspicion de captation d’héritage dans un établissement du Val de Marne. La justice a été saisie et l’enquête est actuellement en cours.
Enfin des « activités peu encadrées » telles celles des « auxiliaires bénévoles d’accompagnement en fin de vie « sont susceptibles de constituer une porte d’entrée pour les sectes.
Enfin Hervé Machi explique qu’il existe une autre catégorie de personnes qui s’intéressent aux maisons de retraite : les psycho-guérisseurs et les pseudo-thérapeutes qui « garantissent guérison et mieux-être ». Quant aux employés de ces établissements, « soumis à un métier stressant », ils peuvent avoir recours à des coachs, « parfois d’authentiques gourous » qui les manipulent et les poussent à voler l’argent des résidants pour leur compte.
Source : AFP & Le Figaro.fr, Agnès Leclair, 09.02.2011