En guise d’introduction, il nous a paru essentiel de reprendre les grandes lignes d’une analyse menée par Jean-Pierre Jougla (avoué, membre de longue date de l’ADFI et administrateur de l’UNADFI) sur l’accusation d’apostasie, accusation destinée à neutraliser les témoignages douloureux qu’apportent d’anciens adeptes.
Les officines pro-sectaires ont inventé la notion de « syndrome de l’apostat » depuis de nombreuses années. Tout d’abord pour faire accroire que l’adhésion sectaire correspondrait à une adhésion religieuse, le terme d’apostat évoquant par définition la rupture opérée par un croyant d’avec la religion à laquelle il a adhéré, ainsi que le rejet critique qui accompagne le plus souvent cette rupture. Le choix du terme n’est donc pas anodin : il renvoie automatiquement à la croyance, fausse bien entendu, selon laquelle le groupe sectaire ne serait rien d’autre qu’une religion.
Le terme de syndrome renvoie quant à lui à ce que serait la conduite pathologique de celui qui a abandonné son ancien mode de vie représenté comme une norme dont il n’aurait jamais dû dévier et envers laquelle chacun d’entre nous devrait observer, a minima, une neutralité tolérante.
Dès lors, selon les pro-sectaires, les anciens adeptes de sectes auraient des façons particulières de se comporter et de penser, attentatoires à une liberté qui serait religieuse, et consistant à porter sans fondement des accusations à l’encontre de la secte qu’ils ont quittée et à l’égard des adeptes. Ce qualificatif d’apostat tend à ramener l’ancien adepte au rang du transfuge qui serait privé de toute autonomie de réflexion et qui devrait être dépourvu de tout esprit critique.(…)