Professeur de sociologie, Janja Lalich s’est intéressée aux mouvements sectaires et à l’emprise qu’ils exercent sur leurs membres. Elle conseille de ne pas essayer d’extraire quelqu’un de force d’une secte.
Entre 1960 et 1980, les tentatives d’exfiltration forcée d’adeptes étaient courantes. Jusqu’en 1995, où un adepte a gagné un procès intenté contre son « exfiltreur » pour kidnapping.
Aujourd’hui, Janja Lalich conseille de « faire tout son possible pour rester en contact » et de recueillir des preuves tangibles contre le mouvement, comme des articles de presse ou des témoignages qui peuvent être particulièrement convaincants.
Ayant passé dix ans dans un groupe sectaire dans les années 70-80, elle explique que ses doutes, ses préoccupations, ses questionnements sur ce qu’elle vivait s’accumulaient sur « une petite étagère » au fond de son esprit. Un jour l’étagère est devenue trop lourde et s’est brisée, et Janja Lalich a su qu’il était temps de partir. Aider quelqu’un à sortir d’une secte, c’est l’amener à ajouter des éléments sur cette étagère.
Vient ensuite le moment de rassurer l’adepte, de lui dire que des personnes l’attendent dehors, et de l’accompagner dans sa reconstruction.
(Source : New York Times, Malia Wollan, 26.09.2018)