
Nous entendons souvent parler d’une orientalisation de l’Occident en se référant aux pratiques orientales qui ont tant séduit les occidentaux, comme la méditation, le tai-chi ou le yoga. Mais comment des pratiques originaires de cultures si différentes ont-elles pu si bien faire sens et être acceptées en Occident ? Concernant le yoga, une des explications tient à ce que cette pratique n’est pas restée immuable depuis son origine. Tout au long de son histoire indienne, le yoga a évolué avec les changements de la société.
Nous verrons comment l’hindouisme et le yoga se sont adaptés pour que cette pratique devienne un outil de propagande pour la branche nationaliste indienne.
Naissance du néo-hindouisme
Au XVIIIe siècle, la Compagnie anglaise des Indes orientales commence sa colonisation en Inde occupant l’État du Bengale en 1750 et en faisant de Calcutta la capitale de ce territoire. (1)
C’est dans cette ville, au début du XIXe siècle, que se retrouvent plusieurs orientalistes occidentaux, fascinés par la découverte de cette si complexe et distincte ancienne culture hindoue, et trouvant la possibilité de l’étudier grâce à leur connaissance de la langue sanskrite et de ses écritures sacrées. Imaginant que l’Europe matérialiste pourrait se régénérer au contact de cette connaissance, leur souhait consistait, tout d’abord, à restaurer cette Inde primordiale. L’élite indienne a pu également trouver son intérêt dans cette reconnaissance en affirmant une identité ébranlée à la suite d’années de
colonisation (Altglas, 2005). (2)
(1) https://blog.univ-angers.fr/india/2017/04/30/la-periode-coloniale/, consulté le 30 juin 2022.
(2) Altglas, Véronique. Le nouvel hindouisme occidental. CNRS Éditions, 2005