Pour un « sortant » de secte coercitive, s’être détaché du groupe ou du gourou et avoir désadhéré à la doctrine sont une chose, tandis que le travail en profondeur pour en sortir mentalement sans pour autant effacer toute cette période de vie en est une autre. Cela va lui demander un long travail pour reconstruire sa personnalité, retrouver une autonomie, des relations affectives, amicales et sociales, ses valeurs et un avenir.
Mais au préalable, il lui faut comprendre ce que sont l’emprise mentale et ses effets pour affronter, gérer et dominer ce qui risque, pendant des mois ou des années, d’entraver la reprise de sa construction personnelle et de son estime de soi :
– Des angoisses : réminiscences de l’emprise mentale (« prédictions » de malheurs, pseudo-pouvoirs à distance de son ancien gourou), peur des gens de l’extérieur, peur de retrouver la réalité , ses stress et les problèmes d’avant la secte.
– Des culpabilités comme celle d’avoir accepté des humiliations, avoir abandonné ses enfants à la secte, avoir quitté des proches ou des amis restés dans la secte, trompé des gens qu’il a lui-même embrigadés, ou bien l’embarras de retrouver ceux de sa famille qu’il avait blessés en se coupant d’eux.
– Des séquelles physiques et mentales relevant du syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et/ou de soins psychiatriques, tels que cauchemars, phobies et hallucinations de tous types, déclenchement de flashs ou de peurs au moindre rappel de ce qu’ils ont vécu, réactions incontrôlables en cas de stress, épisodes de dissociation, dépression ou tentative de suicide (…).