Des médecines pas si douces

Les « médecines alternatives », souvent considérées comme inoffensives, ne le sont pas toujours. Ce mois-ci, deux cas, l’un concernant l’acupuncture, l’autre l’ostéopathie, ont été relatés par la presse.

Le premier concerne un jeune danois de 16 ans traité par acupuncture pour une douleur persistante de l’épaule. Dix minutes après sa dernière séance, le garçon se plaint d’une douleur thoracique violente et d’un essoufflement. Conduit d’urgence à l’hôpital, les médecins constatent la présence d’air dans la plèvre, liée indiscutablement à la pose d’une aiguille dans le secteur. Ils ont souligné que le pneumothorax bilatéral dont souffrait le jeune homme était une complication potentiellement mortelle.

En Norvège, une enquête menée en 1995 auprès de 1135 médecins et de 197 acupuncteurs avait montré que 250 norvégiens avaient déjà souffert de pneumothorax induits par l’acupuncture. En 2000, une étude australienne à laquelle avaient participé 1100 praticiens en médecine chinoise avait relevé de son côté 64 cas.

Enfin en 2003, une française de 25 ans fut également victime de deux complications traumatiques de l’acupuncture, dont un pneumothorax bilatéral.

En 2016, les médecins chinois ont alerté la communauté médicale internationale dans la revue Acupuncture and Related Therapies, déplorant que « l’acupuncture ne soit pas considérée ou mentionnée en tant que cause de pneumothorax dans les traités de médecine occidentaux».

(Source : Blog Le Monde, Marc Gozlan, 30.03.2018)

Le second cas implique un ostéopathe. A Drummond (Canada) un homme de 38 ans souffrant de mal de dos a été orienté par son employeur chez un ostéopathe. Lors de la séance, il a ressenti une douleur vive et s’est rapidement rendu compte qu’il était dans l’incapacité de bouger son dos et sa jambe droite. Le lendemain, il a été conduit dans un centre hospitalier mais les médecins n’ont rien pu faire : il gardera un lourd handicap l’empêchant de reprendre une activité professionnelle. L’ostéopathe est poursuivi devant les tribunaux. La victime réclame des dommages et intérêts pour perte d’emploi, de salaire mais aussi pour dommages moraux, psychologique, familiaux et perte de son intégrité physique.

(Source : Journal l’Express.ca, 09.04.2018)