Un témoignage parmi d’autres reçus par les ADFI, qui illustre plusieurs points évoqués dans les articles de ce numéro de Bulles : l’usage ambigu du terme « thérapeute », le fonctionnement en réseau des acteurs du marché du « mieux-être », les questions concernant la formation, les compétences, la déontologie…
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Editorial
Le développement des outils de communication, particulièrement d’Internet, permettant aujourd’hui de s’informer rapidement et largement, on peut s’étonner qu’il y ait encore des personnes pour croire et suivre des « gourous » en tout genre et se retrouver sous leur emprise jusqu’à subir de graves préjudices non seulement matériels mais aussi moraux, psychologiques, affectifs.
Bien sûr, on peut penser que les manipulateurs profitent de la crise économique et d’un certain désarroi idéologique, pour proposer des réponses (mauvaises) aux multiples questions que chacun peut se poser. Mais il faut aussi constater que sectes et escrocs s’adaptent avec aisance aux mutations des sociétés, et qu’ils savent habilement utiliser à leur avantage des psychotechniques en plein essor.
« Les sectes avancent masquées » prévenait-on déjà il y a quelques années. Aujourd’hui, il faut ajouter que leur terrain d’action s’est élargi, en particulier aux domaines de la santé et du développement personnel, et qu’il est plus difficile de détecter un masque dans une société de plus en plus diversifiée.
Il faut pourtant faire l’effort de soulever les masques, car une proposition séduisante peut se révéler un véritable piège. Plusieurs articles de ce numéro de Bulles permettent d’appréhender un peu plus cet « envers du décor » qu’il importe de connaître avant de s’engager.
Par exemple, le néophyte séduit par la proposition scientologue d’améliorer ses performances et sa maîtrise des situations, sait-il que l’appartenance à cette organisation, qui se prétend église, est liée à l’application rigoureuse de
règlements internes bien éloignés des valeurs qui fondent nos démocraties ? C’est ce que rappelle l’avocat américain Graham Berry, en relatant la naissance et
l’action du mouvement des Anonymous : mouvement lancé aux Etat-Unis, et maintenant présent dans le monde entier, par des citoyens indignés des procédés de la Scientologie pour maintenir son statut et éliminer toute opposition. Leur signe de ralliement : un masque ! Mais bien identifiable, celui-là, parce que destiné à contrer les méthodes scientologues et non pas à masquer un autre but.
Comment la Scientologie traite la critique extérieure
Depuis plus de 20 ans, l’avocat américain Graham E. Berry lutte contre le comportement illégal de la Scientologie et dénonce le fait que cette dernière ait réussi en 1993, par des pressions inouïes auprès de l’Administration des Etats-Unis, à obtenir des avantages considérables. Lui ont été accordés d’une part l’annulation de sa dette fiscale de 500 M$, pour taxes impayées et condamnations en justice, d’autre part un statut de « religion exonérée de l’impôt fédéral », ce qu’aucune religion américaine traditionnelle ou nouvelle n’a jamais obtenu. Face à cette entreprise, qu’il qualifie de groupe international criminel, il rend hommage au courage et à l’intelligence du mouvement des Anonymous.
Bulles publie, en deux parties, la traduction de son intervention du 4 décembre 2009 devant le Groupe de Travail Scientologie de Hambourg, en Allemagne. Le texte original est publié sur le site de Graham Berry , avec toutes les références en notes, indiquées ici entre crochets.
Je tiens à remercier le Land de Hambourg et Madame Ursula Caberta de m’avoir invité à donner mon opinion sur la façon dont l’Eglise de Scientologie traite ses critiques externes.
Ma réponse est courte : la Scientologie traite la critique externe en attaquant son auteur et en essayant de le détruire par des dénis, des mensonges, de la confusion, et de la diffamation. Toutefois, le critique doit être personnellement identifié avant d’être personnellement détruit. Le grand succès des Anonymous a été l’anonymat. Le masque des Anonymous est devenu le support de la libre parole critiquant la secte de l’extérieur. (…)
Paroles et pensées d’un nouvel adepte
Une tragédie est en train de se jouer. Des proches, surtout les plus proches, brusquement sont stupéfaits de l’emprise fantastique, inconcevable pour eux, exercée sur celui ou celle qui subit une mutation. Devant l’inconnu, leur premier réflexe, bien compréhensible dans la panique, est de chercher le moyen de dissiper ce qui ressemble à un enchantement, en se référant à un code de pensée rationnelle communément admis.
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Editorial
Il y a trente-cinq ans que les premières familles se sont insurgées puis regroupées pour lutter contre les nouvelles sectes. Aujourd’hui, on constate que la question des atteintes aux droits de l’homme par des mouvements sectaires (petits ou grands…) est mieux connue du grand public et qu’elle est prise en compte par les autorités de plusieurs pays.
Ayant su discerner les objectifs totalitaires de tels mouvements, et refusant de rester de simples spectateurs de l’exploitation morale, physique et affective de leur proche, ces familles ont ensemble créé des associations qui, fortes d’une expérience acquise au long des années, accueillent, soutiennent, informent, alertent aujourd’hui encore…
Mais la situation reste préoccupante, comme le soulignent, dans ce numéro de Bulles, le président et les différentes associations de la FECRIS, l’avocat Graham Berry aux Etats-Unis ou Pascal Zivi au Japon.
Toujours présentes, certaines sectes internationales, plus discrètes pendant un temps, profitent de la crise actuelle pour étendre leur pouvoir sur de nouveaux venus.
Dilués dans un réseau de petites associations aux activités très variées, souvent dirigées par d’anciens cadres de sectes, d’autres groupes se développent.
L’ensemble continue à collecter des sommes d’argent considérables et, dans de nombreux cas, parvient à influencer les pouvoirs politiques.
Partout une défense s’organise, bien que les moyens matériels des familles et des associations de bénévoles soient très faibles et que les sectes (et leurs apologistes…) brandissent l’atteinte à la liberté de croyance pour tenter d’interdire la critique. Mais vouloir dénoncer les abus de pouvoir et les atteintes aux libertés présente parfois de réels risques, comme ceux pris par les Anonymous en dénonçant le traitement d’exception qu’a obtenu la Scientologie aux Etats-Unis.
Anciens adeptes, familles, associations, tous témoignent de la nécessité de ne pas renoncer à dénoncer les atteintes au respect et à la dignité des personnes. Avec le soutien officiel de personnes lucides au sein des pouvoirs publics et des institutions, il nous faut tenir bon, continuer à informer et prévenir, et faire entendre la voix des victimes pour faire avancer la législation et la jurisprudence.
Les moyens de lutte contre le phénomène sectaire au Japon
Cela fait presque 30 ans que j’habite au Japon et plus de vingt ans que je travaille sur le problème sectaire. C’est ma rencontre, en 1986, avec une famille dont le fils était dans la secte Moon qui m’y a amené.
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Editorial
Face aux propositions multiples, plus séduisantes les unes que les autres, de développement personnel, d’actions humanitaires, de découverte de spiritualités diverses, d’ouverture à d’autres cultures, il est bien difficile de ne pas se laisser tenter… Beaucoup tiennent leurs promesses en apportant des réponses aux interrogations ou aux situations personnelles des uns et des autres. Mais encore trop de ces offres ne sont que des masques pour des organisations ou des gourous avides de pouvoir, qui enferment et assujettissent leurs adeptes.
Les conséquences de ces dérives pour les individus, les familles et la société dans son ensemble, sont suffisamment lourdes pour que chacun se sente concerné et exerce une nécessaire vigilance, en commençant par s’informer.
C’est dans cette optique que les associations de victimes de mouvements sectaires, se mobilisent pour informer sur la face cachée des organisations, les atteintes à la dignité et à la liberté de leurs membres, dérives réelles quoiqu’en disent les farouches opposants de toute action contre les mouvements sectaires.
Ils le font avec courage et ténacité, et il faut déplorer que leurs voix ne soient parfois pas plus entendues, comme l’explique Audrey Chaytor, directrice d’une association anglaise membre de la FECRIS.
C’est aussi pour faire connaître à un large public les risques qu’il y a à suivre inconditionnellement certains gourous et leur théorie, que des journalistes traitent de ces sujets. Des films d’investigation récents ont contribué à mettre en lumière les pressions internes exercées sur les membres de certains groupes ou réseaux. Les propos de P. Dutilleul, journaliste à la RTBF, apportent un éclairage intéressant sur les conditions nécessaires à la réalisation de telles émissions.
Pour les victimes, de nombreuses années sont souvent nécessaires avant de réaliser qu’elles ont été trompées, assujetties, puis abusées physiquement, financièrement ou moralement. Et lorsqu’elles décident de porter l’affaire devant la justice, elles risquent de devoir faire face à l’incrédulité de personnes peu informées sur la manipulation mentale, ou niant même sa réalité.
Pour nos associations, la prévention passe d’abord par l’information et l’objectif premier des articles et témoignages publiés ici est bien de faire connaître le plus largement possible la réalité du phénomène sectaire.
La lutte de FAIR et de The Family Survival Trust en Grande-Bretagne
Extraits de l’intervention d’Audrey Chaytor lors du colloque de la FECRIS « Perméabilité du monde contemporain face aux sectes », à Londres le 17 avril 2010. Audrey Chaytor est directrice de The Family Survival Trust dont l’action d’information et d’aide aux victimes se poursuit depuis trois décennies, avec ténacité mais non sans une certaine amertume devant le peu de prise en compte du phénomène sectaire par les autorités qui, rappelons-le, sont au Royaume-Uni l’Etat et l’Eglise Anglicane.
Réflexions d’un journaliste
Intervention de Philippe Dutilleul lors du colloque de la FECRIS « Perméabilité du monde contemporain face aux sectes », à Londres le 17 avril 2010. Philippe Dutilleul est journaliste à la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone), réalisateur du film d’investigation « Mort biologique sur ordonnance téléphonique » avec Nathalie De Reuck.
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Entre illuminisme et secte
Fin mars 2010, dans le Michigan, un exemple typique, la milice Hutaree, a suscité une vive préoccupation pour le FBI. Ce groupe chrétien apocalyptique, armé, projetait des actions anti-gouvernementales violentes, ce qui a obligé les autorités à procéder à des arrestations.
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