Un thérapeute condamné

L’ancien psychothérapeute nantais qui pratiquait entre 2005 et 2007 une « rééducation sexuelle » de ses patientes par auto-hypnose et se livrait à des attouchements, a été condamné fin janvier 2011, par le tribunal de Nantes, à deux ans de prison dont six mois ferme et à une mise à l’épreuve. [Il est en outre inscrit au fichier des délinquants sexuels].
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Mes vrais souvenirs, des faux souvenirs incestueux

C’est la secte de Saint-Erme qui me fit découvrir, en 1982, le phénomène des faux souvenirs incestueux.

Chargé d’enquêter sur ce groupe, j’ai visité, en France et en Belgique, environ 250 familles, qui me firent part des dérives sectaires dont elles-mêmes et leurs enfants étaient victimes.
Découvrant que cette secte comprenait 380 adultes, de 30 à 40 ans, parmi lesquels 72 médecins, une vingtaine de professeurs d’université, des psychiatres, des psychologues, des psychothérapeutes, des infirmières, je ne parvenais pas à m’expliquer comment des personnes d’un tel niveau culturel et scientifique pouvaient s’abandonner à de telles aberrations et être ainsi manipulés. D’autant plus que ce groupe se présentait sous le couvert de deux sociétés scientifiques : la SIRIC (Société Internationale de Recherche Interdisciplinaire sur la Communication) et la SIRIM (Société Internationale de Recherche Interdisciplinaire sur le Maladie). De plus, pour répondre à la campagne de presse que nous avions lancée, cette secte publiait un livre intitulé «Communication ou Manipulation» afin de démontrer que «lorsqu’on démonte et met au grand jour les mécanismes de la manipulation, on s’expose à être couvert de boue par ceux que l’on dérange».

Les familles, douloureusement meurtries et consternées, m’avaient rapporté la preuve de la transformation radicale de leurs enfants séduits par un gourou charismatique : destruction de leur vraie personnalité, et entre autres, destruction de la relation familiale. Ce que les parents dénonçaient, je le retrouvais, mot pour mot, dans ce livre de Saint-Erme, dans le courrier interne confidentiel de la secte, mais aussi dans les lettres abominables, injurieuses et calomnieuses, que les adeptes de Saint-Erme adressaient à leurs parents, en développant, à la même date, les mêmes thèmes dans les mêmes termes : « Parents possessifs «, « querelleurs», «névrosés de tous ordres», «vrais détraqués, «autoritaires », «ignobles et infâmes», « gêneurs et perturbateurs», «nous sortons tous de familles déséquilibrés et déséquilibrantes » …

« Pères trouillards et méprisables», « hommes diminués « en sac de nœuds» « s’abrutissant dans le travail», «quémandeurs sexuels», « paralysés dans leur développement par la mère d’abord et par l’épouse ensuite», «pauvres esclaves rasant les murs devant une femme tyrannique», «Mères. C’est contre la mère et la femme que la diatribe était la plus violente : « La cause centrale de tous les maux est la mère, premier prix, et puis l’épouse, premier accessit», «La femelle? Elle est entièrement conçue pour détraquer le mâle. Ce n’est pas une accusation mais un constat», « naturellement égocentrique», «prédestinée à l’arbitraire donc à la tyrannie», « puissante matrone», «la reine mère», « mante religieuse qui tue le mâle ayant accompli son rôle» … Aussi révoltantes que puissent être ces accusations, je n’étais pas encore arrivé au paroxysme de l’horreur. En effet certains parents me confièrent que leurs enfants, qui pourtant avaient rompu toute relation avec eux, leur avaient demandé de rechercher et de leur adresser le plus rapidement possible des photos de leur petite enfance. La plupart des parents obtempérèrent. Mais en fait cette demande n’annonçait aucun rapprochement de la famille. Bien au contraire, elle avait pour objet de persuader, d’illustrer et de démontrer que, certains d’entre eux, avaient été victimes de relations incestueuses dans leur toute petite enfance. Le courrier de la secte dénonçait «une relation malsaine et abusive», «des mères amoureuses de leur fils et des pères amoureux de leur fille». C’est ainsi que des adeptes, de 30 à 40 ans, en vinrent à accuser leur mère ou leur père d’inceste qu’ils n’avaient jamais commis.

Certes on ne peut pas nier que des crimes aussi graves ne puissent être commis dans certaines familles. Mais, chargé de constituer l’offre de preuve pour le procès contre la secte, après avoir enquêté très sérieusement auprès des frères et sœurs, j’ai pu avoir la preuve qu’il s’agissait uniquement de faux souvenirs que le gourou avait induits par manipulation.

Des mères ont accepté de témoigner et de fournir des attestations judiciaires, comme cette lettre que l’une d’entre elles adressait à son fils : «J’avais lu les journaux, pris connaissance du livre. Et tout s’est éclairci. J’ai compris comment un fils qui nous avait donné toute satisfaction pendant son enfance et sa jeunesse avait pu en venir à porter des accusations si graves contre sa mère. Il faut qu’il soit la victime de cette manipulation si bien dénoncée chez les autres.»

 

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Crimes et châtiments : les faux souvenirs

L‘ ADFI s’intéresse depuis quelque temps aux psychothérapies abusives, en particulier celles qui s’appuient sur la théorie de la mémoire retrouvée (Voir BULLES n° 69). C’est un terrain délicat : les souvenirs prétendument retrouvés sont généralement ceux d’abus sexuels subis pendant la petite enfance. Dans l’ambiance actuelle d’indignation légitime face aux délits pédophiles, il est risqué de paraître prendre la défense de leurs auteurs.

Il existe plusieurs raisons de considérer les accusations de crimes sexuels avec beaucoup de circonspection lorsqu’elles se produisent très longtemps après l’évènement supposé. Il faut tout d’abord se demander s’il ne s’agit pas de manipulation mentale. Ensuite, ces accusations sont l’une des armes utilisées par les sectes pour intimider les proches de leurs adeptes. Enfin il s’agit d’aborder la défense de la famille au point de vue légal.

Si les crimes ne peuvent être poursuivis au-delà de la durée de prescription (10 ans après l’âge de la majorité en France pour l’inceste), c’est que le législateur a reconnu la difficulté d’apporter des preuves plus le temps passe. Or la preuve est bien ce qui fait toute la différence entre l’accusation légitime et la calomnie malveillante.

Ces problèmes sont apparus plus tôt dans le monde anglo-saxon qu’en France avec pour conséquence que dans l’Angleterre toute proche, on assiste aujourd’hui à des phénomènes apparemment contradictoires. D’une part, la presse à sensation racole le public par de véritables chasses au pédophile. D’autre part, les politiques commencent à s’inquiéter des risques sérieux d’erreurs judiciaires. La fin de l’année 2001 a vu se produire deux interventions en ce sens par des représentants à la Chambre des Lords ainsi que la première réunion d’une commission inter-parlementaire. L’inquiétude des parlementaires britanniques peut se résumer en trois points :
 

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Le phénomène des faux souvenirs… Un vrai cauchemar

Depuis quelques années sont parvenus aux ADFI un certain nombre de témoignages révélant l’apparition en France d’un phénomène qui nous paraît constituer un véritable danger pour les familles et l’intégrité de la personne. Apparu aux Etats-Unis au début des années 80, ce phénomène est connu sous le nom de  » mémoire retrouvée  » ou du  » syndrome des faux souvenirs « . Au cours d’une psychothérapie, des souvenirs traumatisants d’abus sexuels ayant eu lieu soi-disant durant l’enfance ressurgissent, vingt ans plus tard, à la mémoire. Pourtant, aucun de ces prétendus souvenirs d’enfance n’aurait existé avant le début de la thérapie. Ainsi, les patients, certains d’avoir retrouvé la cause de leur souffrance interne, accusent leurs parents d’inceste. S’agit-il d’une technique utilisée afin de reconstruire le passé et l’identité d’une personne dans le but de la contrôler, d’exercer son pouvoir et instaurer une relation d’emprise, de la séparer et de l’isoler de sa famille ? S’agit-il d’une dérive où l’acharnement thérapeutique, qui consiste à retrouver à tout prix dans la mémoire des souvenirs grâce à des questions suggestives, à chercher de façon intrusive une parole qui ne vient pas, à se focaliser activement sur la maltraitance et les abus sexuels, démontre une position confuse où se mêlent militantisme et fonction thérapeutique ?

 

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Les « autres médecines » avec discernement

De plus en plus de malades « et de bien-portants » recourent aux médecines dites alternatives telles la naturopathie, la kinésiologie, l’auriculothérapie…

Ces disciplines seraient au moins 400 en France d’après la MIVILUDES. Georges Fenech, son président, précise comment procéder pour savoir si une pratique présente un risque sectaire. Il est ainsi recommandé de s’assurer que le psychothérapeute consulté figure bien dans un registre départemental sur lequel ne sont inscrits que les psychothérapeutes reconnus. Ensuite, il faut repérer si le thérapeute ne tient pas un discours anti-médecine conventionnelle et s’il ne présente pas son traitement comme une médecine de substitution. Enfin, il faut réagir si les tarifs sont excessifs. « Lorsque chaque nouvelle consultation est plus chère que la précédente ou quand le thérapeute propose des stages ou des cures à plus de 1.000 euros, il faut se méfier », conseille Georges Fenech.

Rappelons que le ministère de la santé a mis en place un groupe d’appui technique en février 2009, composé de 30 personnalités de diverses institutions, « il est chargé de recenser, d’identifier et d’évaluer les pratiques pour ensuite informer le public ».

Source : Direction Générale de la Santé & Interview de Georges Fenech repris par le site internet destinationsante.com, 02.02.2011

Dossier réalisé par le Direction générale de la Santé consultable en ligne.

 

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Je croyais trouver de l’aide…

La jeune femme qui raconte ici son expérience est venue trouver l’ADFI dans un but de prévention, pour mettre en garde contre une fausse thérapie.
Son témoignage nous permet, une fois encore, de souligner l’importance de prendre des précautions avant de s’engager dans une thérapie. Les familles, si éprouvées et impuissantes face à la mise sous emprise d’un de leurs proches, trouveront dans cet exemple la confirmation qu’elles ont raison de garder toujours le contact, dans l’attente d’une prise de conscience au cours de laquelle leur présence et leur soutien seront précieux.
Ce témoignage a également été recueilli par un journaliste de la Tribune de la Santé.

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Je croyais trouver de l’aide…

La jeune femme qui raconte ici son expérience est venue trouver l’ADFI dans un but de prévention, pour mettre en garde contre une fausse thérapie.
Son témoignage nous permet, une fois encore, de souligner l’importance de prendre des précautions avant de s’engager dans une thérapie. Les familles, si éprouvées et impuissantes face à la mise sous emprise d’un de leurs proches, trouveront dans cet exemple la confirmation qu’elles ont raison de garder toujours le contact, dans l’attente d’une prise de conscience au cours de laquelle leur présence et leur soutien seront précieux.
Ce témoignage a également été recueilli par un journaliste de la Tribune de la Santé.

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