Une enquête parlementaire inédite sur l’influence des sectes  

Pour la première fois, une enquête parlementaire sur les sectes et les groupes marginaux a été lancée à Victoria. La clôture des contributions citoyennes s’est effectuée le 31 juillet. L’objectif désormais est de les examiner afin de mesurer l’emprise des organisations sur leurs membres et déterminer si la législation actuelle protège efficacement contre leurs pratiques coercitives.

Parmi les témoignages marquants figure celui de Renee Spencer, dont la fille Ellicia a été happée par le groupe controversé des Jésus Christians, surnommé le « Kidney Cult » pour avoir encouragé des dons d’organes. Recrutée via une vidéo YouTube, la jeune femme a rapidement quitté son foyer, abandonné ses biens et épousé un membre de la secte, avant d’être envoyée à l’étranger, coupée de tout contact direct avec sa mère.

L’enquête insiste sur un point clé. Il ne s’agit pas de juger les croyances, mais les méthodes d’isolement, de manipulation émotionnelle, de contrôle de l’information, ou encore d’exploitation financière et sexuelle. Ces pratiques sont reconnues comme une infraction dans les cas de violences conjugales. Mais elles restent encore tolérées sous couvert de liberté religieuse.

Le champ d’étude ne se limitera pas aux mouvements religieux, les instigateurs de cette enquête estimant que « clubs sportifs ou groupes idéologiques peuvent recourir aux mêmes tactiques sectaires ». Julie Bell, témoin de Warburton, a rappelé que ces organisations prospèrent sur un sentiment de supériorité et une logique de domination.

Les conclusions de l’enquête devraient permettre de distinguer les petites communautés de foi authentiques des groupes abusifs. Pour les familles touchées, comme celle de Mme Spencer, « l’initiative marque une avancée cruciale. On ne peut pas revendiquer la liberté religieuse en détruisant la liberté individuelle ».  

(Source : The Conversation, 21.08.2025)

  • Auteur : Unadfi