Mouvements sectaires : un véritable problème de société

Assassinats, détentions arbitraires, privations de soins, incitation au suicide, sont autant de crimes perpétrés par les mouvements sectaires depuis trois décennies.

Il a fallu les attentats terroristes d’Aum Shinri-Kyo, les « suicides collectifs » de l’Ordre du Temple Solaire, du Temple du Peuple (Jonestown) et des ufologistes de Heavens’s Gate, ou bien encore le massacre de la secte apocalyptique ougandaise du Rétablissement des Dix Commandements de Dieu pour mesurer l’ampleur du phénomène.

Ces violents évènements, et plus particulièrement ceux de l’Ordre du Temple solaire (1993-1997) ont été à l’origine de la prise de conscience des pouvoirs publics français.

Depuis, force est de constater que l’actualité est toujours ponctuée d’actes répréhensibles commis par ces mouvements sectaires. L’adepte, simple victime en général inconsciente d’un engrenage qui capte son temps, son énergie et ses ressources, participe bientôt passivement aux actes illégaux. Il peut de plus être formé à les commettre lui-même à l’encontre d’autres adeptes.

Ces groupes ont une connaissance approfondie de la loi et des procédures puisqu’ils sont entourés et soutenus par des juristes spécialisés. Ils utilisent souvent la justice comme moyen d’action privilégié pour leurs projets et leur communication. Il est difficile pour une victime d’apporter des preuves et complexe pour un tribunal de faire la différence entre les faux témoignages et d’autres, plus objectifs. Les mouvements sectaires profitent également des délais de prescription. En effet, quand une victime saisit la justice, au bout d’un long travail de reconstruction, il est souvent trop tard.

Les pouvoirs publics doivent continuer d’intervenir légitimement sur les questions d’ordre public et la justice sur des délits caractérisés.

Sources : « Grande enquête sur la Scientologie, une secte hors la loi », d’Arnaud Palisson (2003, Ed. Favre).