Dans un communiqué daté du 25 juin 2021, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) fait part de ses inquiétudes quant à la quasi-officialisation de la pratique de la Méditation de pleine conscience (MPC) à l’école publique. Elle demande au ministre de l’Education Nationale de renoncer au projet d’initiation à la MPC au nom du respect de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat.
Ce projet porté par le député d’Ille-et-Vilaine, Gaël Le Bohec, pourrait être proposé dès la rentrée de septembre dans 240 classes allant du CM2 à la 5e.
Le président de la Ligue, Malik Salemkour, confie au journal Libération ses craintes de voir pénétrer dans le sein de l’école publique des prestataires extérieurs moins contrôlés.
Pourtant, signale la Ligue, la pratique n’est pas nouvelle dans les établissements scolaires : dès 2012 elle est apparue via des enseignants formés à la technique, si bien qu’aujourd’hui elle serait « pratiquée de façon sauvage dans une dizaine d’académies ».
Si les promoteurs de la MPC vantent ses mérites, la LDH prévient que des « méta-analyses examinant ce domaine concluent à une absence d’effet significatif », pire des effets secondaires nocifs ont été signalés dans plusieurs études1 qui pointent des problèmes de dépersonnalisation, des attaques de panique ou des épisodes psychotiques. La LDH craint aussi des risques de « conditionnement avec une perte d’esprit critique et un assujettissement de l’individu ». La baisse de vigilance induite par la MPC pourrait aussi être la « voie royale et classique pour amener ses pratiquants vers des états de sujétion propice à des abus », selon la Ligue.
La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), elle-même, a déjà fait plusieurs mises en garde au sujet de cette pratique.
Dans son communiqué la LDH revient sur les origines de la MPC afin d’en démontrer le danger pour la laïcité. D’origine bouddhiste, cette pratique, présentée aujourd’hui comme laïque1 et légitimée par la médecine, est promue par Jon Kabat-Zinn1 et le think-tank américain Mind and Life Institute où siègent des membres de « différentes obédiences bouddhistes, de la mouvance anthroposophique, ou encore des chamanes ». On y trouve aussi des représentants du sulfureux Institut Esalen, la Mecque californienne du New Age où se sont déroulées de nombreuses expériences sur le LSD et dont sont issues plusieurs « psycho-sectes ». Jon Kabat-Zinn est devenu l’un de ses responsables en 2012.
(Sources : Communiqué de la LDH, 25.06.2021 & Libération 12.07.2021)
1 – Lire sur le site de l’Unadfi : Méditer n’est pas sans risque : https://www.unadfi.org/domaines-dinfiltration/sante-et-bien-etre/mediter-nest-pas-sans-risque/
Les effets négatifs de la méditation : https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/les-effets-negatifs-de-la-meditation/
Mise en garde contre les effets indésirables de la méditation : https://www.unadfi.org/domaines-dinfiltration/sante-et-bien-etre/psychotherapie-et-developpement-personnel/mise-en-garde-contre-les-effets-indesirables-de-la-meditation/
2 – Lire sur le site de l’Unadfi : Qu’est-ce que la pleine conscience ?: https://www.unadfi.org/domaines-dinfiltration/sante-et-bien-etre/psychotherapie-et-developpement-personnel/quest-ce-que-la-pleine-conscience/
3 – Jon Kabat-Zinn est un scientifique américain initié à la méditation par un moine bouddhiste.
Lire le communiqué de la Ligue des Droits de l’Homme : https://www.ldh-france.org/en-entrant-dans-lecole-publique-la-meditation-de-pleine-conscience-vient-tacler-de-plein-fouet-la-loi-de-separation-des-eglises-et-de-letat-socle-de-la-laicite/