Mise en place de dispositifs pour libérer la parole des victimes

Des révélations de violences sexuelles et spirituelles secouent le milieu protestant et évangélique en France. Alors que des figures religieuses sont mises en cause, les institutions commencent à réagir en mettant en place des dispositifs de prévention et d’écoute.

Longtemps marquée par l’omerta, la parole des victimes commence à se libérer et révèle au grand jour des abus passés sous silence. En décembre dernier, deux affaires ont particulièrement secoué le paysage religieux français : la condamnation de l’ex-blogueur et pasteur Guillaume Bourin pour atteinte sexuelle sur mineure et la destitution de Matthieu Koumarianos, figure de My Gospel Church, pour « faute morale grave » après des accusations d’abus sexuels et de manipulation.


Face à ces révélations, les institutions ont tenu à réagir. Une tribune d’étudiants en théologie, relayée par la revue Réforme, a exhorté les Églises à prendre la mesure du problème et à protéger les personnes vulnérables. Dans cette dynamique, la Fédération Protestante de France (FPF) et le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) ont renforcé leurs actions. En 2022, la plateforme Stop Abus avait été créée pour recueillir les témoignages de victimes. Ce mois de mars, c’est une ligne d’écoute qui a été mise en place par la FPF en partenariat avec France Victimes. « Nous voulons lutter contre ce fléau avec une politique déterminée et offrir un espace dans les lieux d›accueil sûr protestants », a déclaré Christian Krieger, président de la FPF. Parallèlement, un ouvrage collectif, Comprendre et lutter contre les violences en protestantisme, a été édité afin d’« apporter des clés pour agir concrètement ».


Pour Valérie Duval-Poujol, théologienne et vice-présidente de la FPF, ce mouvement de libération de la parole n’en est qu’à ses débuts : « Quand un milieu n’est pas touché par ce type d’affaires, ce n’est pas qu’il n’y en a pas. C’est simplement que la parole n’a pas encore été libérée ». Reste à savoir si cette mobilisation débouchera sur une transformation structurelle ou s’il s’agit d’un simple sursaut.


Numéro d’appel : 01 80 52 33 89


(Source : La Provence, 06.03.2025 & Regards Protestants, 24.03.2025)


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  • Auteur : Unadfi