
À la suite de révélations accablantes d’anciens adeptes de groupes religieux extrémistes, le Parlement de l’État de Victoria a lancé une enquête sur les méthodes de contrôle coercitif employées par les sectes et groupes marginaux. Le rapport est attendu d’ici septembre 2026.
Le gouvernement victorien a officiellement ouvert une enquête parlementaire sur les sectes et groupes à forte emprise psychologique. Cette initiative fait suite à une série de témoignages d’ex-membres du Geelong Revival Centre (GRC), une église pentecôtiste de la région de Geelong, accusée de violences psychologiques, de sexisme, et d’abus physiques.
Portée par la députée travailliste Christine Couzens, cette enquête, confiée au comité permanent des questions juridiques et sociales, se penchera sur les stratégies de recrutement de ces groupes, les mécanismes de contrôle exercés sur leurs membres et les conséquences de ce type d’emprise. Christine Couzens a salué « une étape essentielle pour donner la parole aux survivants et prévenir de nouvelles dérives ».
Les témoignages ayant motivé l’enquête décrivent un système fermé où les membres étaient isolés de leurs proches, contraints de suivre des règles très strictes selon leur genre et parfois soumis à des châtiments corporels. Des allégations d’abus sexuels ont également été mises au jour.
Des survivants d’autres groupes similaires, tels que Truth 2×2, Family International ou Children of God, ont également témoigné. Laura McConnell, ancienne membre des Truth 2×2, dénonce une emprise fondée sur la peur, le rejet des LGBTQIA+, l’absence d’autonomie pour les femmes, et un climat de culpabilisation extrême. Elle milite aujourd’hui pour une reconnaissance légale du contrôle coercitif exercé par des groupes religieux.
En Australie, le contrôle coercitif est déjà reconnu comme une infraction pénale en Nouvelle-Galles du Sud et au Queensland. Le Victoria s’appuie pour l’instant sur les lois existantes sur les violences familiales. Les survivants demandent une législation spécifique pour inclure les leaders de groupes sectaires, ainsi qu’un soutien concret : structures d’accueil, accès aux soins psychologiques, et reconnaissance institutionnelle de leur vécu.
(Source : Sydney Morning Herald, 03.04.2025)