Editorial : Pourquoi s’intéresser au contenu doctrinal des sectes ?

On a longtemps prétendu, on l’entend encore aujourd’hui, que s’intéresser aux doctrines des mouvements sectaires est une atteinte à la liberté de croyance et que seuls les comportements peuvent être soumis à des jugements. Si le principe de laïcité en France exclut d’intervenir dans les croyances religieuses, il n’exclut pas d’intervenir sur les comportements dangereux pour la liberté, voire la vie d’autrui.

Doctrine ne peut être confondue ni avec croyance individuelle, philosophie ou religion. Selon le petit Robert, « une doctrine est un ensemble de notions que l’on affirme être vraies et par lesquelles on prétend fournir une interprétation des faits, orienter ou diriger l’action humaine ».

Partagée par un groupe humain, ou imposée à lui, elle est donc avant tout un système d’idées justifiantes, un outil pour changer les comportements et pour coordonner les actions de ce groupe, qu’il s’agisse d’une nation, d’une religion, d’une institution, d’une entreprise, d’une association, ou… d’une secte.
Une doctrine peut inclure une croyance, des interdits et des directives dans la vie des membres. Elle est incitative. Il n’est pas rare d’observer que des délits parfois criminels d’un adepte envers autrui ou envers lui-même cadrent avec la doctrine du groupe auquel il appartient. Il est donc utile de s’intéresser de près à la question des doctrines de sectes.

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